Comment le ramadan a freiné la relance de l’économie en pleine pandémie
CHRONIQUE. Le ramadan a-t-il freiné la relance de l’économie en pleine pandémie ? C’est une question délicate à laquelle il est difficile de répondre sommairement. Néanmoins, plusieurs éléments nous permettent d’esquisser une réponse. D’abord, on sait que le ramadan profite essentiellement à l’agroalimentaire, étant donné que les ménages consomment plus que d’habitude.
Sur ce volet, les grandes surfaces et toute la chaîne de distribution des produits de consommation ont tourné à plein régime, comme à leur accoutumée durant le mois sacré. Ensuite, on sait aussi que les cafés, restaurants et petits commerces, qui étaient déjà à la peine à cause du couvre-feu et des restrictions sanitaires ont vécu le ramadan comme un coup de grâce après une année cauchemardesque. C’est donc une crise sans précédent qui se profile pour ce secteur pour la deuxième année consécutive, et ce, malgré les aides de l’État qui ne peuvent pas, à elles seules, tout encaisser.
De plus, l’hôtellerie, le luxe, l’habillement non traditionnel et le transport font partie des secteurs les plus touchés. Sans parler de la productivité qui est en baisse à tous les niveaux, étant donné les horaires et la fatigue qui s’installe de jour en jour durant le mois sacré.
Selon une étude de la BBC, la productivité recule de 20 à 30% pendant le ramadan, sans parler des heures de travail en moins (42 heures par mois) à la charge des entreprises. C’est donc une nouvelle étape très complexe que l’économie marocaine traverse. Après l’Aïd, les secteurs les plus impactés n’auront d’autres choix que d’innover pour renaître de leurs cendres, en espérant que cette pandémie touche, enfin, à sa fin.
Hicham Bennani