Covid-19 au Maroc: nouvelles révélations sur le variant indien
Les médicaments disponibles actuellement permettent de gérer la souche classique et les autres variants du coronavirus, a indiqué l’épidémiologiste et spécialiste en maladies infectieuses Pr. Jaâfar Heikal.
La stratégie nationale de vaccination doit continuer, car le principal virus en circulation au Maroc est la souche classique et le variant indien est pour l’instant extrêmement limité (2 cas enregistrés jusqu’à présent), a-t-il affirmé dans une déclaration à la MAP, appelant à rester prudent et vigilant.
« Nous sommes sur le bon chemin et sur la bonne voie et nous devons maintenir la surveillance épidémiologique pour éviter tout impact sur la stratégie vaccinale », a-t-il dit, soulignant que les vaccins disponibles au Maroc (Sinopharm ou AstraZeneca ) ont un niveau d’efficacité et d’efficience assez élevé entre 70% et 80% selon le schéma et les populations.
Revenant sur le variant indien, Heikal a fait savoir qu’il a des caractéristiques particulières notamment sa double mutation puisqu’il rentre plus facilement dans les cellules infectées et donc se transmet plus facilement, ainsi qu’il échappe aux anticorps c’est à dire à « notre système immunitaire qui nous protège ».
« Sur le plan scientifique, le variant se transmet beaucoup plus rapidement comparativement à la souche classique sauvage, et ce avec une capacité de transmissibilité de 28% supplémentaire », a-t-il relevé, notant que les données scientifiques n’ont pas tranché s’il est plus dangereux ou plus grave ou il entraîne plus de complications et plus de cas critiques nécessitant la réanimation.
Par ailleurs, selon les premières données, les variants sud-africain, brésilien ou indien semblent encore une fois donner des résultats moins forts que par rapport au variant britannique ou variants classiques mais cela reste à démontrer, a tenu à préciser l’épidémiologiste.
Selon l’expert marocain, le déclenchement du varient indien est dû principalement aux conditions favorables réunies pour sa transmission, notamment les grands rassemblements populaires pour des raisons politiques, sociales, culturelles et religieuses. Aussi, le système de santé indien n’est pas suffisamment réactif et résilient et il n’a pas suffisamment de capacité de prise en charge des flux de patients avoisinant les 400.000 nouveaux patients par jour, a-t-il estimé.
Heikal a relevé, par ailleurs, que les études sont en cours pour déterminer si les vaccins actuels et les éléments du diagnostic (PCR) vont permettre de diagnostiquer ce variant et le mettre hors d’état de nuire.
Au terme de son intervention, le Professeur Heikal n’a pas manqué de rappeler les meilleures mesures à prendre pour éviter « une débâcle » sanitaire.
« Pendant que nous continuons la stratégie vaccinale, il est évident qu’avant d’atteindre l’immunité collective qui doit être de 60 à 80% de la population cible, il faut maintenir de façon importante les mesures barrières à savoir le port du masque, la distanciation physique (1,5 à 2 m), le lavage régulier des mains », a-t-il insisté.
Pour Heikal, ces éléments sont très importants pour arriver plus rapidement à l’immunité collective acquise et permettre, dans les prochains mois, un retour à la vie normale surtout sur le plan social et économique.
S.L. (avec MAP)