Conso. Ramadan: Voilà à quoi il faut faire attention
Comme à l’accoutumée, certains commerçants cherchent à profiter de ce mois, où la demande est très forte, pour écouler des produits alimentaires impropres à la consommation. Une pratique très nuisible pour la santé des populations que l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) tente chaque année de stopper dans les quatre coins du pays, notamment en faisant tourner à plein régime son dispositif de contrôle sanitaire des produits alimentaires.
Dans un entretien à la MAP, Abdelghani Azzi, directeur du contrôle des produits alimentaires à l’ONSSA explique que «pour garantir la sécurité sanitaire et alimentaire des consommateurs durant le mois de ramadan, l’Office s’y prend chaque fois à l’avance. C’est ainsi que deux mois avant le début du mois sacré, des instructions sont données aux services de contrôle de l’ONSSA pour intervenir dans trois domaines prioritaires».
Le premier consiste à renforcer le contrôle des produits alimentaires d’importation au niveau des postes d’inspection frontaliers, pour que seuls les produits conformes aux exigences réglementaires en vigueur puissent être admis sur le territoire national, en l’occurrence les produits les plus consommés durant le mois de ramadan, notamment les dattes, les jus, les fromages, etc. Le second vise à muscler la surveillance des plus de 8.600 établissements agro-alimentaires autorisés/agréés par l’ONSSA. L’objectif est de s’assurer du respecter des exigences requises en matière d’agrément/autorisation notamment par le contrôle des 5 M (Milieu, Matière, Moyen, Méthode et Main-d’œuvre).
Traçabilité des produits
Cette surveillance est aussi une occasion pour les inspecteurs de l’ONSSA de s’assurer de la traçabilité et de l’autocontrôle mis en place par les opérateurs pour vérifier la salubrité des produits commercialisés. Des prélèvements d’échantillons de produits alimentaires préparés et de matières premières sont même réalisés pour mener des investigations analytiques. Et à l’issue de ces investigations menées au sein des laboratoires de l’ONSSA, toute non-conformité est immédiatement sanctionnée par un PV d’infraction, lequel est adressé à l’établissement concerné et peut faire l’objet d’une suspension voire d’un retrait d’agrément/autorisation.
En troisième lieu, il est demandé aux services de contrôle de renforcer le contrôle des points de vente et des lieux de restauration dans le cadre des commissions mixtes locales présidées par les autorités provinciales. Ce contrôle en commission a pour objectif principal la saisie de produits non conformes ou douteux. C’est aussi l’occasion de sensibiliser les opérateurs au respect des exigences sanitaires pour une meilleure protection des consommateurs (commerce des produits provenant d’établissements agréés, respect des conditions de mise en vente…). Ceci étant, lorsqu’une infraction est constatée, les produits incriminés sont saisis, des PV sont adressés aux contrevenants pour leur annoncer la destruction officielle de leurs produits impropres à la consommation.
En cette période de ramadan, les inspecteurs de l’ONSSA redoublent de vigilance sur les produits les plus largement consommés. Il s’agit notamment des produits laitiers, des viandes, des produits de la pêche, des dattes, des fruits secs, des jus et du miel. Selon le directeur du contrôle des produits alimentaires à l’ONSSA, les consommateurs doivent particulièrement faire attention aux produits alimentaires qu’ils achètent. Ils doivent notamment se méfier des produits dénommées produits inconnus, c’est-à-dire les produits non issus d’établissements agréés/autorisés par l’ONSSA. «Le consommateur doit exiger des produits portant le numéro d’agrément/autorisation de l’ONSSA ou importés avec un étiquetage en langue arabe», explique-t-il. D’autres pièges sont également à éviter. Les consommateurs doivent en effet éviter les produits non exposés à la vente dans les bonnes conditions (non respect de la chaîne du froid, à proximité de sources de pollution et de contamination…), les produits non commercialisés dans des points de ventes fixes, les produits préemballés dans des unités de vente sans étiquetage et les produits préparés dans des points de vente ne répondant pas aux exigences requises sur le plan sanitaire.
Aziz Diouf / Les Inspirations Éco