Monjib remis en liberté provisoire: un avocat déplore la politisation de cette décision
L’avocat et défenseur des droits de l’Homme Noufel Baameri a fait part de ses regrets face aux réactions qui ont tenté de politiser la décision du juge d’instruction à Rabat de poursuivre Maati Monjib en état de liberté et « de l’imputer à des influences inexistantes en réalité ».
Ceux qui tiennent un tel discours se trouvent dans une contradiction étonnante, en ce sens qu’ils prônent l’indépendance de la justice et, en même temps, taxent de « téléguidées » des décisions de justice prises librement selon les circonstances de chaque affaire, a expliqué Me Baameri.
De l’avis de Me Baameri, cette contradiction met à nu les véritables intentions de ces parties qui cherchent en fait à adapter la justice à leur guise politique au lieu d’être, comme elle l’est effectivement, un pouvoir à part entière et une institution forte et indépendante, conformément à la Constitution.
Contrairement aux allégations relayées dans ce sens, la décision du juge d’instruction est fondée du point de vue constitutionnel et légal tout comme elle relève pleinement des compétences de ce magistrat, a expliqué l’avocat, faisant remarquer que la décision fait prévaloir les dispositions du Code de procédure pénale, lesquelles prévoient des alternatives à la privation de liberté comme le retrait de passeport et la fermeture des frontières, ce qui a été appliqué dans le cas de Monjib.
« Les déclarations de Maati Monjib en réaction à cette décision sont inadmissibles du fait que le Maroc dispose d’un dispositif légal, législatif et institutionnel clair, notamment au niveau de l’institution sécuritaire qui a démontré son efficacité dans la lutte contre le terrorisme et la Covid-19 », a-t-il dit.
« Ses propos selon lesquels il y aurait une police politique secrète » est une tentative de porter atteinte à cette institution, de réduire à néant son action et de l’entraîner dans une lutte politique qui ne la concerne pas, a-t-il estimé.
Ces allégations, a-t-il souligné, sont réfutées par le fait que l’institution sécuritaire est placées sous la supervision du Ministère public et se trouve ainsi soumise, dans son action, à la loi et à un pouvoir supérieur, ainsi que par les réformes qu’elle a connues.
Il s’agit là d’un discours anti-réforme, provocateur contre les institutions et ayant pour finalité de minimiser tout le travail engagé par le Maroc, depuis le processus d’équité et de réconciliation et les réformes législatives, juridiques, judiciaires et sécuritaires initiées, a-t-il relevé, en s’interrogeant sur les véritables raisons du recours à un tel discours politique à l’égard d’une institution respectée sur le plan international.
M.S. (avec MAP)