Les hammams ont bien rouvert à Casablanca, mais sont profondément affectés
C’est officiel : les hammams, douches publiques et spas ont effectivement rouvert leurs portes le mercredi 17 mars dans la métropole casablancaise.
Au grand soulagement des gérants et employés, durement affectés par la crise liée à la pandémie du nouveau coronavirus. À l’inverse de plusieurs autres villes du pays, où des hammams ont repris leur activité depuis un moment, les exploitants de la capitale économique ont chômé pendant an. À titre de rappel, dans le cadre des mesures de précaution prises pour faire face à l’évolution de la Covid-19 au Maroc, le ministère de l’Intérieur avait décidé, le 16 mars 2020, de fermer cafés, restaurants, cinémas, théâtres, salles de concert, clubs et salles de sport, salles de bains, salles de jeux et terrains de jeux au grand public.
Aujourd’hui, avec la baisse des cas d’infections et de décès, le gouvernement desserre de plus en plus les restrictions. Cependant, «l’ouverture des portes devrait se faire de manière progressive, selon les préfectures et les arrondissements et ce, afin de limiter la fréquentation massive des clients», précise Rabii Ouaacha, président de la Fédération nationale des associations des propriétaires des hammams et douches au Maroc.
Au regard de la situation pandémique, la réouverture s’opère en respectant certaines mesures exigées par les autorités locales, à commencer par la prise de la température, la stérilisation des lieux, la distanciation et l’ouverture à 50% de la capacité d’accueil de chaque hammam. À l’instar des cafés et restaurants, les horaires des ouvertures sont de 6 h du matin à 20 h. Ce feu vert des autorités locales ne manque pas de redonner le sourire aux acteurs de ce secteur lourdement affecté par les conséquences de la Covid-19. Mais après une si longue période d’inactivité, il faut remettre en état les équipements. Dans un récent communiqué publié par la Fédération, les acteurs du secteur ont appelé le gouvernement à fournir aux professionnels des crédits bancaires dont le taux d’intérêt ne dépasse pas 2,5% avec une exonération de deux ans. Objectif : permettre au secteur de faire les réhabilitations nécessaires et garantir un nouveau départ pour la profession.
La longue fermeture des hammams a aggravé la situation financière, voire sociale, des propriétaires et de leurs employés. Pour rappel, les professionnels ont adressé, il y a deux mois, une pétition au gouvernement, dans laquelle ils s’indignaient de la fermeture de leurs établissements. «Comment interpréter que notre profession soit exclue de l’aide de la CNSS apportée au personnel des spas hôteliers», s’interrogeaient les professionnels des métiers de hammams & spas de Casablanca, affiliés à l’Union générale des entreprises et professions (UGEP). «Ce domaine, qui regroupe pas moins de 15.000 établissements et fait vivre des dizaines de milliers de personnes dans le formel et l’informel, mérite qu’on s’y intéresse pour pouvoir aider ce secteur grandement entaché par la Covid-19 et largement ignoré par tous», ajoute la pétition lancée en ligne.
Modeste Kouamé / avec Les Inspirations Éco