Campagne nationale de vaccination: les clés de la réussite
Avec plus de 2.550.000 personnes vaccinées à ce jour au Maroc grâce à une cadence soutenue de la campagne nationale de vaccination, le Royaume ne cesse d’être cité comme un des meilleurs exemples au monde dans la gestion de l’épidémie.
En effet, en Afrique, le Maroc est en tête du peloton en termes du nombre et du taux d’individus vaccinés, tandis qu’au niveau mondial, le Royaume est à la 15ème place pour ce qui est du nombre des personnes ayant reçu l’injection du vaccin.
Le succès de la campagne nationale de vaccination gratuite est palpable. Outre les observateurs internationaux, sur les réseaux sociaux, les Marocains, jeunes et moins jeunes, ne cachent pas leur fierté du déroulement de cette campagne, d’autant plus que de nombreux pays peinent toujours à assurer le minimum de doses nécessaires à leurs populations. Pour Azeddine Ibrahimi, directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, l’engagement royal, l’anticipation et l’adhésion populaire sont les clés de la réussite de cette campagne de vaccination gratuite. « Compte tenu du pourcentage de la population vaccinée sur une période de 3 à 4 semaines, le Maroc est dans le TOP 10 mondial en matière de vaccination », se félicite d’emblée, Ibrahimi dans une déclaration à la MAP.
Grâce à la vision sage et à l’engagement du roi Mohammed VI, le Maroc a adopté une approche anticipative et une démarche participative dans sa lutte contre la pandémie, a souligné le virologue.
L’implication royale s’est également manifestée dans le rôle central joué par les scientifiques, a ajouté le directeur du laboratoire, soulignant que dans ce combat contre le virus, ce sont des comités scientifiques marocains qui ont pris les décisions et les décideurs politiques ont suivi par la suite.
Dès le début de l’épidémie, le Maroc avait décidé le confinement avant tous les pays et a, donc, pris le temps nécessaire pour évaluer la situation et mettre en place une stratégie de riposte. Un temps considérable a été gagné avec cette stratégie, ce qui permis d’entamer la phase de déconfinement et se pencher sur la question de la vaccination.
Le sujet du vaccin a été traité au Maroc dans une approche anticipative, a relevé Ibrahimi, rappelant que le Maroc avait, dès le mois de juin, entamé des discussions pour acquérir le vaccin, avant d’y parvenir à travers des accords commerciaux, que ce soit avec AstraZeneca ou avec Sinopharm.
Malgré la grande difficulté de s’approvisionner en vaccin, le Maroc a réussi à en acquérir des quantités importantes, s’est-il félicité.
L’autre clé de réussite de cette campagne de vaccination réside dans la culture de vaccination dont disposent les Marocains, a-t-il ajouté, notant que cette culture a favorisé la grande adhésion des citoyens à l’opération.
Par ailleurs, afin de maintenir la cadence et poursuivre la campagne de vaccination dans cette dynamique positive, Ibrahimi relève que l’Etat propose aux citoyens un « contrat moral » très clair : D’une part, l’Etat va essayer de ramener un maximum de doses pour une campagne de vaccination de masse afin de cibler des catégories plus jeunes et d’autre part, les citoyens sont appelés à respecter les gestes barrières, qui sont très simples mais extrêmement efficaces vis-à-vis du virus et de ses variants potentiels ».
En respectant ce « contrat civique » on réussira à limiter la circulation du virus, l’apparition des variants, le nombre de personnes en réanimation et le nombre de décès.
« Ainsi, dans 3 mois on réussira à préserver les personnes à risque au-delà de 55 ans », a-t-il noté, expliquant que si on y parvient, cette première étape serait « une très belle réussite », parce que d’un côté nous aurons les plus de 55 ans qui seront protégés par le vaccin, et de l’autre les moins de 55 ans qui ne développent, généralement, pas des cas sévères.
En somme, c’est le respect de ce contrat moral qui pourra déterminer la date de la sortie complète de la pandémie.
A noter qu’après une première étape (28 janvier) ciblant les catégories prioritaires, à savoir les plus de 75 ans, en plus des professionnels de santé de 40 ans et plus, les autorités publiques, les membres des FAR, le corps enseignant de plus de 45 ans, et les personnes âgées de plus de 75 ans, le ministère de la Santé avait annoncé, dès le 11 février, l’élargissement de l’opération à la tranche d’âge de 65 ans et plus, avant d’annoncer, dimanche dernier, son élargissement à la catégorie d’âge 60-64 ans et aux personnes souffrant de maladies chroniques.
S.L. (avec MAP)