Rabat: Une fin d’année très difficile pour les boulangeries-pâtisseries
D’habitude, les fêtes de fin d’année sont synonyme de hausse exceptionnelle du chiffre d’affaires des pâtissiers qui ne ménagent aucun effort pour attirer une clientèle qui veut finir l’année sur une note sucrée.
Mais, cette fin d’année 2020 a un goût différent pour tout le monde, marquée particulièrement par la décision du gouvernement de resserrer la vis face à la virulence du Covid-19, en adoptant un strict couvre-feu, la fermeture des cafés, commerces et centres commerciaux à partir de 20h tous les jours, outre la fermeture totale des restaurants à Casablanca, Tanger, Marrakech et Agadir.
Une annonce qui a porté un nouveau coup dur aux commerces, notamment les boulangeries-pâtisseries, pour qui la fin de l’année est une période cruciale qui se caractérise par une hausse d’activités, particulièrement après une année difficile marquée par la pandémie ayant provoqué l’annulation des événements et l’interdiction de rassemblements.
Familiarisés avec les restrictions de déplacement et leur impact sur le comportement de leurs clients, plusieurs pâtisseries ont dû réadapter leur menu et leur offre en vue de satisfaire les exigences de leurs clients, en leur proposant de nouveaux services tels que la possibilité de passer des commandes par voie téléphonique ou encore la livraison à domicile.
D’autres encore, dans un contexte marqué par la forte expansion du e-commerce, ont choisi de développer leur propre site de commerce en ligne ou de s’allier à des plateformes proposant de commercialiser et livrer leurs produits, dans le respect de mesures sanitaires.
Approchée par la MAP, Nadia, employée chez une franchise de boulangerie et pâtisserie de renom à Rabat, a confié que le mois de décembre représente une partie importante du chiffre d’affaires de l’enseigne, notant qu’il s’agit d’une période très importante au terme d’une année marquée par des ventes en baisse.
Au vu de la situation actuelle, les événements se font rares ce qui a lourdement impacté nos carnets de commandes, a-t-elle ajouté, soulignant que la majorité des pâtissier-traiteurs ont perdu leurs gros clients, notamment les hôtels et les restaurants, en raison de la crise sanitaire.
Revenant sur l’afflux des clients durant cette période, elle a fait remarquer que les commandes en ligne mis en place depuis le début du confinement, sont montés en gamme durant ces derniers jours, rappelant que les bûches, produits phares en cette période, sont très appréciées, particulièrement les mini-bûches qui sont les grandes favorites des clients.
Pour sa part, Amina, cliente chez cette boulangerie, a indiqué qu’elle a gardé ses anciennes habitudes et a choisi de se déplacer comme à l’accoutumée chaque année, pour acheter et offrir des gâteaux et autres délices en cette période de fin d’année.
« C’est le moment de l’année où l’on se permet quelques gourmandises », a confié cette mère de famille, ajoutant que cette année a été particulièrement stressante. »On a envie de se faire plaisir durant cette période, je pense que c’est très important pour le moral », a-t-elle dit.
De son côté, Khalid, gérant d’une boulangerie de proximité à Témara, a précisé que le contexte actuel s’avère difficile pour les boulangeries, d’autant plus avec l’annonce du couvre-feu, qui a une incidence directe sur les ventes et peut également occasionner des pertes au niveau des produits non vendus.
Les gens sont moins friands durant cette période de crise, les ventes de pains demeurent la principale source de revenus, a-t-il fait observer, relevant que cette période de fin d’année représente normalement une occasion pour les boulangeries de doper leurs ventes et de diversifier leurs offres en termes de produits, toujours dans le respect des règles d’hygiène et sanitaire, pour satisfaire les clients.
Partout dans le monde, les Etats se sont retrouvés dans la contrainte de renforcer les couvres feu et pour certains même d’exiger un reconfinement au grand dam des petits commerces de tout genre, particulièrement durant cette période de fin d’année. Un mal qui s’avère nécessaire pour endiguer la propagation du virus, dans un temps où les premiers vaccins ont commencé à être administrés, ravivant une lueur d’espoir pour un prompt retour à la normale.
OZ