Des domestiques philippines maltraitées saisissent la justice
KIOSQUE – Depuis un bon nombre d’années, les riches familles marocaines de Casablanca, Rabat, Marrakech et d’autres villes ont souvent recours aux services d’employées venues de l’autre bout du monde.
Mais, il se trouve qu’elles ne sont pas traitées humainement, ni selon les règles d’emploi en vigueur, rapporte le quotidien Assabah. Elles sont même parfois battues, séquestrées et privées de leurs droits les plus élémentaires. Pire, des riches familles leur confisquent leurs passeports, exactement comme font celles du Golfe à l’égard des employées marocaines. C’est-à-dire qu’elles sont réduites au rôle d’esclaves. Certaines d’entre elles sont même vendues par des réseaux de trafiquants à des familles moyennant des sommes mirobolantes.
Comment ces filles sont-elles entrées au Maroc ? Si certaines familles sont allées les chercher à Manille, la grande majorité est entrée au pays illégalement. En effet, ce sont des passeurs professionnels qui sévissent dans la région et ont organisé un trafic lucratif d’introduction de ces filles au Maroc, via la Libye et l’Algérie.
C’est ce qu’a révélé une enquête policière diligentée après une série de plaintes déposées par des employées philippines assistées par une organisation de solidarité avec les immigrés asiatiques.
D’ores et déjà, 14 plaintes sont instruites par les autorités et suivies de près par l’avocat Hakim Tiouaj du barreau de Rabat, désigné par cette organisation pour défendre les droits de ces immigrées. Les dossiers soumis à la justice concernent de lourdes accusations de violence, séquestration, complicité de trafic d’immigrés clandestins et infraction au code du travail.
M. D.