Mbarek Bouderqa, un leader de la gauche marocaine de la première heure, compagnon et boîte noire du défunt Abderrahmane El Youssoufi, est notre invité dans cette nouvelle série d’entretiens «Hikayat» (histoires).
Pour coller à l’actualité, nous avons questionné Bouderqa, connu sous son pseudonyme Abbas , sur la création du front Polisario et sa relation avec le fondateur de cette entité, El-Ouali Mustapha Sayed, depuis le début des années 70. Il nous parlera aussi de l’évolution de cette relation et les réunions qui ont eu lieu aussi bien au Maroc qu’à l’étranger, notamment avec la présidence algérienne.
Ainsi, il nous raconte comment les premières réunions, El-Ouali Mustapha Sayed, avec qui, nous confie-t-il, il entretenait de bonnes relations, visaient à restituer le Sahara au Maroc. Le fondateur du Polisario n’avait aucune relation avec l’Algérie, se souvient-il, avant de se remémorer des entretiens qui ont eu lieu entre El-Ouali et certains dirigeants politiques comme Abderrahim Bouabid à qui ce dernier lui a demandé des armes pour libérer le Sahara et le restituer au Maroc. Il avait aussi rencontré Allal El Fassi, Mohamed El Yazghi, Ait Kaddour et Lakhssassi.
Après ces réunions, certains jeunes originaires du Sahara, dont El Ouali Sayed, ont organisé à la fin des années 60 et début 70 une manifestation pour poursuivre l’action armée qui avait été lancée par leurs ancêtres pour libérer le Sahara de l’occupation espagnole. C’est là que la situation s’est renversée, quand le Général Oufkir a réprimé cette action. On en déduit que « le Polisario n’a pas du tout été créé sur la base du séparatisme, tranche-t-il.
Toujours au sujet de la rencontre avec la présidence algérienne, il affirme qu’il s’agissait de demander aux autorités algériennes de regarder ailleurs quand l’action armée allait être lancée à partir du territoire algérien pour en finir avec l’occupation espagnole du Sahara.
S.Z.