Chômage, déperdition scolaire, précarité… le rapport alarmant de Nizar Baraka
Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) vient de mettre au point un rapport sur la situation sociale du pays. Ses conclusions donnent à réfléchir.
Le conseil économique, social et environnemental a publié récemment un rapport qui présente des chiffres et des statistiques peu reluisants. Ainsi, la situation sociale se caractérise par une stagnation malgré la multiplication des chantiers, ce qui a fait perdre au Maroc 3 points dans l’indice du développement humain de 2015. En effet, le Maroc occupait en 2015 la 129ème place sur 188 nations, avec 0.628 points, mais il n’obtiendra en 2016 que 0.441 points.
En ce qui concerne la déperdition scolaire, le rapport indique qu’entre 2000 et 2012 le nombre cumulé d’élèves ayant interrompu leurs études avant d’atteindre la 9ème année, est évalué à plus de 3 millions, dont la moitié n’a pas le cap de l’enseignement primaire. Et le nombre de lycées qui ont abandonné les études s’élève à plus de 550 mille, rien que pendant l’année dernière, et 103 million pendant les deux dernières années. En ce qui concerne l’enseignement universitaire, ce sont 64% des étudiants qui abandonnent les cours.
Le secteur de la santé n’est pas en reste et surtout en ce qui concerne la prolifération du SIDA. Ainsi, le rapport indique que la situation demeure préoccupante, puisque la maladie atteint presque 5% des populations les plus précaires et les catégories qui sont victimes de l’exploitation sexuelle surtout dans la région du Souss, et 14% pour les catégories des toxicomanes.
Ainsi, sur les 29000 malades du Sida déclarés, seuls 26% sont soumis à un traitement approprié. Ce qui conduit le rapport à indiquer que le nombre de médecins au Maroc est de l’ordre de 602% pour 10000, alors que dans d’autres pays arabes et du voisinage ce taux s’élève à 7.5%. en outre, 45% des médecins sont concentrés dans l’axe Casablanca-Rabat et seuls 24% opèrent dans les zones périphériques et rurales.
Le même rapport indique que près d’un millions de Marocains vivant dans les zones urbaines vivent avec moins de 13 dirhams par jour ( 1.2 dolllar) et que le taux de chômage a dépasse 9,2% à l’échelle nationale, alors que le chômage des diplômés avoisine les 25%.
Pour ce qui est de l’emploi, le taux d’employabilité de l’économie marocaine a reculé de 0.5 point de 43.3 % en 2015 à 42.8% en 2015. Ainsi, le chômage en milieu urbain demeure très élevé, puisqu’il a atteint 14.6% en 2015, alors qu’il était de 14.8% en 2014.
T.J.