El Guerguarat: l’analyse de Karima Benyaich
Le Maroc a fait valoir toutes les voies diplomatiques et de dialogue avant d’intervenir de manière légitime pour libérer le passage d’El Guerguarat qui constitue un point stratégique pour la circulation des personnes et des biens, a affirmé l’ambassadeur du Maroc en Espagne, Karima Benyaich.
« Depuis que des éléments du polisario se sont introduits dans la zone tampon le 21 octobre dernier violant ainsi le cessez-le-feu, le Maroc a exploré toutes les voies diplomatiques qui s’imposent auprès de l’ONU avant d’intervenir pour rétablir l’ordre et restaurer la libre circulation des personnes et des biens », a souligné Benyaich, qui était l’invitée, samedi soir, de l’émission « Fin de Semana » de la radio nationale espagnole « RNE ».
En plus, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé deux appels demandant le retrait des milices du polisario, a ajouté l’ambassadeur, dénonçant le fait que les séparatistes « utilisent des enfants et des femmes comme des boucliers humains dans ces manœuvres de provocation ».
« Ce n’est pas la première fois que le polisario viole le cessez-le-feu. Le rapport de M. Guterres fait état de 57 violations majeures du cessez le feu par les milices du polisario dans cette zone », a fait savoir la diplomate marocaine.
En dépit de ces agissements, le Maroc est intervenu de manière responsable et mesurée au niveau du passage d’El Guerguarat pour sécuriser le trafic civil et commercial dans une « zone importante pour les échanges commerciaux non seulement entre le Maroc et la Mauritanie, mais aussi entre l’Europe et l’Afrique », a relevé Benyaich, assurant que le Maroc a agi dans le cadre de sa responsabilité et son droit.
Tourmenté par le soutien international à l’intervention du Maroc, le polisario s’adonne aux fake news pour induire en erreur l’opinion publique et les médias, a-t-elle indiqué. « Le polisario n’est pas un Etat, donc il n’a pas la responsabilité d’être crédible et transparent comme c’est le cas du Maroc », a martelé Mme Benyaich.
Dans un autre registre, l’ambassadeur du Maroc en Espagne a qualifié d’ »excellentes » les relations unissant Rabat et Madrid. « La coopération entre le Maroc et l’Espagne ne se limite pas au sujet migratoire et aux rapports distingués entre les ministères de l’Intérieur des deux pays. Elle englobe d’autres volets politique, économique et social où les relations sont excellentes », a-t-elle fait observer.
Dans le cadre de ces relations, le Maroc et l’Espagne « coopèrent de manière régulière et exemplaire, ce qui a donné des résultats satisfaisants dans divers domaines, notamment en ce qui concerne la lutte contre le trafic illégal, le terrorisme et l’immigration clandestine », a poursuivi Benyaich, précisant que grâce à cette coopération les flux de migrants clandestins arrivés sur les côtes espagnoles a connu une baisse de près de 60% ces dernières années.
Toutefois, a-t-elle ajouté, les mafias de la traite d’êtres humains changent leur modus operandi et ciblent leurs victimes qui sont, en majorité, des jeunes de différentes nationalités, assurant que les deux pays sont déterminés à poursuivre leurs efforts pour lutter contre ces mafias dans le cadre d’une « approche globale ».
Et l’ambassadeur de rappeler que les deux pays disposent des mécanismes nécessaires pour « relever ce grand défi », soulignant qu’un groupe mixte chargé de l’immigration planche sur les mesures à prendre dans ce domaine, et ce dans « un esprit de responsabilité et de confiance mutuelle ».
La dernière visite au Maroc du ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, la septième depuis sa nomination à la tête de ce département en juin 2018 reflète, sans nul doute, l’excellence et la qualité des relations unissant les deux pays, a conclu Mme Benyaich.