El Azami, alias « M. Biliki », s’attire les foudres des internautes
« Voulez-vous que les parlementaires, l’Exécutif, les walis, les gouverneurs, les chefs de divisions et les fonctionnaires travaillent ‘biliki’ (ndlr, mot argotique de la darija signifiant « gratos ») et, qu’à la fin du mois, il ne trouvent pas de quoi subvenir aux besoins de leurs enfants? ».
C’est texto la question subliminale qu’a posée, sous l’Hémicycle, Driss El Azami El Idrissi, ancien ministre et actuel député du parti islamiste, le PJD d’El Othmani, chef de gouvernement. Cela a été largement suffisant pour attiser la grande colère et l’indignation protestataire des réseaux sociaux.
El Azami El Idrissi s’est interrogé de cette manière, lors de la réunion de la Commission des Finances et du Développement économique sur le débat concernant la retraite des parlementaires. Ce qui n’a pas manqué de susciter l’ire et le sarcasme des internautes. La Toile a ainsi considéré que cette intervention du dirigeant du parti de la Lampe et maire de Fès a sa place dans « le pur discours populiste », qui omet volontairement d’aller à l’essentiel de la question principale.
Les réseaux sociaux ont donc vivement réagi aux propos de l’ex-ministre, l’accusant de rabaisser l’action des institutions étatiques et de qualifier les influenceurs digitaux de personnes « inutiles et dont nous ne devons pas avoir peur ». Le maire de Fès a même prétendu que ces derniers participent « à brouiller les cartes de la scène économique, politique et sociale, au lieu de laisser les partis politiques,la société civile et la presse ‘sérieuse’ assumer leurs fonctions ».
Par ailleurs, en sus de la Toile, d’autres voix se sont élevées contre le « biliki » du ténor PJDiste. Parmi elles, celle de Younes Dakfir. Le politologue et rédacteur en chef du quotidien arabophone « Al Ahdath Al Maghribia » s’insurge vivement contre les propos d’El Azami El Idrissi. « C’est un vrai scandale! Un ancien ministre et maire de la capitale spirituelle du Royaume ose effrontément défendre les parlementaires, touchant un salaire mensuel, variant entre 65.000 DH et 70.000 DH, alors que d’autres citoyens ont les poches vides », a-t-il dénoncé.
Et d’ajouter que « ce ministre, au Parlement, est venu dire aux Marocains, dont certains ne trouvent pas de quoi se nourrir en ces temps de crise, s’il veulent que nous travaillions ‘biliki’ et que nous n’offrions rien à nos enfants à la fin du mois » (sic). Younes Dakfir, s’adressant au dirigeant PJDiste lui conseille: « Allez, ‘a khouna’ (notre frère), continuer sur cette voie puisque votre sens politique vous permet de défendre vos millions de centimes, devant un peuple opprimé qui n’a que sa patience! ».
Et le politologue et journaliste de conclure sa publication: « Prenez, ‘a khouna’, ce que vous voulez et ce, au moment où le gouvernement que dirige votre parti octroie entre 800 et 2000 DH aux Marocains et leur conseille d’acheter une corde pour se pendre et se suicider, tant que nous sommes au sein de l’Exécutif! ».
Larbi Alaoui (avec Khadija Chafi)