Une terroriste mineure voulait se faire sauter le jour du scrutin (Vidéo)
Lors d’une conférence de presse organisée par le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak El Khiame a révélé que l’une des filles parmi les dix femmes présumées terroristes arrêtées hier lundi, projetait de mener une opération suicide vendredi 7 octobre, c’est-à-dire le jour du scrutin.
« On a trouvé des produits qui entrent dans la confection des explosifs. Une des filles était prête à commettre un attentat-suicide le 7 octobre à l’aide d’une ceinture explosive », a expliqué Khiame.
Le ministère de l’Intérieur avait annoncé, la veille, que le BCIJ a démantelé une cellule terroriste composée de 10 femmes liées à l’organisation dite « Etat islamique » et qui s’activaient dans les villes de Kénitra, Tan Tan, Sidi Slimane, Salé, Tanger, Oulad Teima, Zagora et Sidi Taibi (environs de Kénitra).
Khiame a précisé que les dix femmes arrêtées sont en majeure partie des mineures, dont deux âgées de 15 ans, deux de 16 ans et trois de 17 ans, et « ont toutes prêté allégeance au soi-disant Etat islamique ».
Il a noté que les prévenues « sont entrées en contact avec des éléments opérationnels de Daech » via Internet et ont été soumises à un lavage de cerveau pour commettre des actes destructeurs ciblant « des installations sensibles et particulièrement des sites touristiques ».
Pour lui, « cette opération préventive a révélé un fait nouveau, puisque c’est la première fois que l’on procède au démantèlement d’une cellule terroriste composée de membres de sexe féminin ».
« Les terroristes ciblent désormais des mineurs qui plus est de sexe féminin. Ceci est inquiétant pour nous tous. C’est une sonnette d’alarme », a-t-il soutenu, relevant que, loin de baisser la garde, les services de sécurité adoptent en matière de lutte contre le terrorisme une politique variable en fonction des stratégies des groupes terroristes.
Il a signalé que l’une des mises en cause, âgée de 15 ans, assure avoir contracté un mariage virtuel avec un des opérationnels de Daech, qui lui a fait subir un lavage de cerveau pour la préparer à commettre des actes terroristes.
Notant que la nature du discours terroriste a changé et s’est amplifié par les réseaux sociaux et les nouvelles technologies, il a souligné que « les groupes terroristes tentent d’exploiter nos points faibles, en l’occurrence le relâchement du rôle de la famille, de l’école, de la société civile ».
Preuve en est, a-t-il estimé, qu’aucune des prévenues n’a manifesté de signes de regrets ou de remise en cause après leur arrestation, du fait que les groupes terroristes ont exploité à fond le terrain fertile où elles ont évolué et leur sensibilité à un discours de haine et d’extrémisme aux relents jihadistes.
Le communiqué du ministère de l’Intérieur publié lundi précise que les premiers éléments de l’enquête font ressortir que les prévenues ont adhéré à l’agenda sanguinaire de Daech, en cherchant à obtenir des produits utilisés dans la fabrication d’engins explosifs dans l’objectif de mener des opérations-suicide contre des installations sensibles au Maroc, suivant en cela le procédé du frère de l’une d’entre elles qui avait commis une opération similaire en Irak au début de l’année en cours, et celui d’autres femmes « daechiennes » qui avaient perpétré des attentats suicide et des attaques d’envergure dans plusieurs pays.
Les mises en cause, dont certaines ont des liens familiaux avec des combattants marocains dans les rangs de l’ »Etat islamique » et avec certains partisans de groupes islamistes extrémistes, coordonnaient, dans le cadre de ce projet destructeur, avec des éléments de l’unité »Opérations extérieures » de Daesh actifs sur la scène syro-irakienne, ainsi qu’avec des éléments liés à cette organisation qui s’activent en dehors de la zone de concentration en Irak et en Syrie.
En parallèle, des éléments de cette cellule ont été chargés de recruter des femmes en vue de renforcer les rangs de « Daech » sur la scène syro-irakienne, suivant en cela la stratégie de ce groupe visant à élargir le cercle d’embrigadement au sein des différentes couches sociales et catégories d’âge, pour renforcer le prétendu Califat, exploitant pour ce faire la convergence de son projet avec le référentiel idéologique de plusieurs groupes islamistes, qui ont constamment servi d’incubateur pour nombre d’éléments impliqués dans des affaires liées au terrorisme.
Dans la vidéo ci-dessus, le directeur général du BCIJ met en garde la société marocaine contre les dérives daeshiennes d’une partie de la jeunesse et met l’accent sur le rôle que doivent jouer les parents, l’école et la société civile pour prémunir le Maroc des dangers qui le guettent.
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