Maroc/Covid-19: 315 enfants guéris, un décédé
Un total de 315 enfants ont été déclarés guéris du Covid-19 au Maroc et un enfant a succombé à la maladie depuis le début de la pandémie, a indiqué ce samedi le directeur de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé, Mohamed El Youbi.
L’enfant décédé, âgé de 17 mois, souffrait d’insuffisance rénale, a précisé ce responsable qui intervenait lors d’un webinar grand public en visioconférence consacré à la thématique de l’enfant dans le contexte de la pandémie du coronavirus.
Dans sa présentation sous le thème « Covid de l’enfant, état des lieux au Maroc », El Youbi a ajouté que les enfants représentent près de 9.4% de l’ensemble des contaminations dans le Royaume, soit 625 cas, mettant l’accent sur l’augmentation significative des tests de dépistage du Covid-19 chez l’enfant et la diminution progressive de leur positivité.
Dans ce sens, le responsable a relevé que le taux de positivité chez l’enfant dépasse légèrement celui du reste de la population, avec 20.8% en mars, 15.1% en avril et 6.5% en mai. .
En outre, il a mis en évidence les caractéristiques cliniques de la contamination chez l’enfant de moins de 14 ans, affirmant à cet égard que 57.3% des cas sont asymptomatiques, 39% bénins, 3% modérés et 0.6 % sévères.
Il a précisé que les symptômes observés chez l’enfant atteint de coronavirus sont similaires à ceux de l’adulte. Il s’agit notamment de toux, fièvre, céphalées et maux de gorge, la durée moyenne d’incubation étant de 5 jours.
Évoquant la distribution régionale de l’incidence pédiatrique cumulée du Covid-19, la région de Drâa-Tafilalet vient en tête des régions, devant Casablanca-Settat, Tanger-Tétouan-Hoceima et Marrakech-Safi. Les régions de Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab ne présentent aucun cas d’infection chez les enfants.
Par ailleurs, le responsable n’a pas manqué d’aborder la mise à jour du plan national de veille et de riposte à la lumière de la propagation mondiale du nouveau coronavirus, dont les objectifs principaux sont de prévenir l’introduction sur le territoire national du SARS-Cov-2, détecter précocement les cas et contenir la propagation du virus et organiser une réponse adaptée et sans débordement du système de santé.
Selon le responsable, le plan national a préalablement anticipé la propagation de l’épidémie, à travers trois phases fondamentale, à savoir; la phase I, la moins grave, caractérisée par des cas rares, sporadiques et importés, la phase 2 marquée plusieurs contaminations et l’apparition de quelques clusters de transmission secondaire, puis la phase 3, caractérisée par une transmission communautaire, notant que le Royaume a pu aplatir la courbe épidémique pour faire perdurer la phase 2 et éviter un passage à la phase 3, avec près de 90.000 cas investigué.
Abordant la levée du confinement, El Youbi a affirmé qu’il ne pouvait être question d’un « déconfinement total », relevant que certaines conditions doivent obligatoirement être réunies pour pouvoir passer d’une étape à l’autre.
De son côté, le professeur en pédiatrie Robert Cohen a souligné, dans un exposé intitulé « Covid-19: particularités chez l’enfant », que les enfants présentaient 10.000 fois moins de décès liés au coronavirus, 1000 fois moins de formes graves, 100 fois moins d’hospitalisations et 10 fois moins de patients. Selon lui, d’après les statistiques, l’enfant est moins contagieux que l’adulte.
Dr. Cohen a affirmé que l’hypothèse la plus communément admise est que l’enfant est plutôt un « mauvais transmetteur », relevant que les transmissions directes d’enfant à enfant et d’enfant à adulte sont estimées comme faibles, alors que la transmission directe d’adulte à enfant est bien plus importante, notamment au sein des familles.
De l’avis de ce scientifique, pour réduire efficacement les infections au Covid-19, il est indispensable de renforcer les mesures d’hygiène. Il considère à cet effet qu’ »aucune mesure appliquée isolément n’est suffisamment efficace, tandis que l’adoption de plusieurs mesures associées diminue considérablement le risque ».
Pour sa part, le président de l’InfoVac-Maroc Moulay Said Afif a pointé, dans un exposé sur « la gestion du cabinet pédiatrique en période de pandémie », la diminution drastique de l’activité des cabinets pédiatriques, principalement due à la peur des familles d’exposer leurs enfants, à la méconnaissance de la contamination chez l’enfant ou encore à un manque de sensibilisation des parents.
Il a insisté sur l’importance de poursuivre les vaccinations, en particulier chez les nourrissons, affirmant que le suivi de l’enfant est primordial et doit être recommandé, surtout pour les enfants présentant des maladies chroniques.
Concernant les conseils téléphoniques, le président de l’InfoVac a précisé que ceux-ci ne peuvent être prodigués que par un pédiatre bien au fait de l’enfant et de son dossier médical.
Ce Webinar Grand Public organisé par InfoVac-Maroc en collaboration avec le ministère de la Santé et en partenariat notament avec les associations des pédiatres de Fès, Tanger, Meknès, Marrakech, Tensift, Agadir, Oujda, et El Jadida-Doukkala, a été l’occasion d’aborder divers sujets liés à l’enfant en cette période exceptionnelle que traverse le Royaume à l’instar du monde entier.
Des experts nationaux et internationaux ont débattu de divers thèmes d’actualité en relation avec la santé de l’enfant et du nourrisson, notamment la vaccination, la gestion du cabinet pédiatrique en période de pandémie ou encore les particularités du Covid-19 chez l’enfant.
M.S. (avec MAP)