Maroc: plus de 5000 détenus ont bénéficié de procès à distance
Un total de 5.216 détenus ont bénéficié de procès à distance pour leur épargner tous les risques sanitaires possibles en cette conjoncture exceptionnelle née de la propagation du coronavirus, fait savoir le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, relevant que 225 détenus d’entre eux ont été libérés pour diverses raisons.
Dans un communiqué, le Conseil s’est dit fier du résultat important et des indicateurs positifs relevés au cours de la deuxième semaine de mise en œuvre de cette opération, lancée le 27 avril dans les différentes juridictions du Royaume, comme un choix stratégique nécessaire pour faire face aux répercussions de la crise sanitaire mondiale induite par le coronavirus et pour gérer la structure judiciaire avec la gouvernance et l’efficacité que requiert l’état d’urgence sanitaire à même de préserver la santé et la sécurité de tous les usagers et de réunir les conditions du procès équitable pour les détenus dans des délais raisonnables.
Le Conseil met en avant l’implication sérieuse et responsable de toutes les autorités, institutions et professionnels de la justice dans un cadre de coopération et d’harmonie, indique le communiqué, précisant que les différents tribunaux du Royaume ont tenu durant la période allant du 4 au 8 mai, 306 séances à distance au cours desquelles 4.786 affaires ont été répertoriées dont 1.868 ont été tranchées.
Bilan et chiffres à l’appui, une première lecture objective révèle ainsi un dynamisme accru dans ce mode de travail et conclut à l’efficacité des efforts déployés à différents niveaux, fait savoir la même source, faisant état d’une augmentation notable par rapport à la première semaine du nombre de séances tenues, de dossiers prévus, des jugements rendus ainsi que le nombre de détenus bénéficiaires.
Cette deuxième semaine a également connu l’implication de la Cour de cassation dans cette nouvelle dynamique, puisqu’elle a tenu pour la première fois une audience à distance, à grande portée symbolique, pour statuer sur les demandes d’extradition de criminels étrangers de nationalités différentes en présence de la défense et avec l’assistance d’interprètes, indique le communiqué.
« Bien que tous ces indicateurs nous obligent à remercier et à féliciter tous les partenaires et acteurs, ils se veulent une motivation pour tout à chacun afin de poursuivre ce programme avec beaucoup d’ambition et d’assurer le développement de ses mécanismes et structures techniques, humaines et logistiques de manière à atteindre tous les objectifs escomptés conformément aux garanties constitutionnelles et juridiques en vigueur », conclut le communiqué.
M.S. (avec MAP)