Maroc

Manal Mounib, son combat pour les démunis à travers l’association Yed El Kheir (entretien)

Afin d’attirer le plus grand nombre de bénévoles pleins d’énergie, d’ambition et ayant comme objectif principal de venir en aide aux défavorisés et aux personnes en situation précaire, la jeune Casablancaise Manal Mounib, a créé l’association Yed El Kheir et nous en dit plus dans cette interview.

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Le Site Info : Qui est Manal Mounib ?

Manal Mounib : Jeune Casablancaise âgée de 27 ans, ayant travaillé auparavant en communication et marketing dans une multinationale. Actuellement, je travaille en partenariat avec une agence de communication et je prépare mon doctorat. Parallèlement à ma carrière professionnelle, je suis la fondatrice et présidente de l’Association Yed Al Kheir.

Parlez-nous de la naissance de votre association Yed El Khir. Comment avez-vous eu l’idée de la créer ?

C’est un pur hasard… Alors que je faisais de l’action associative en visitant plusieurs orphelinats et en aidant au financement des actions au profit des orphelins, j’ai eu cette idée. Au début, je filmais quelques vidéos que je postais sur les réseaux sociaux afin d’aider et de collecter des dons pour des cas urgents, telles que les opérations chirurgicales, les besoins d’une famille démunie… Ce qui a eu un énorme succès ! Mes vidéos étaient massivement partagées. Certaines vidéos ont connu un énorme buzz à l’international. On me faisait confiance. J’étais tellement touchée que j’ai eu l’idée de donner naissance à mon bébé, l’association, en avril 2014, avec trois membres, deux amies et moi.

Quelles sont vos actions tout au long de l’année ?

L’association se consacre à la réalisation d’actions d’aide et de soutien aux cas sociaux en créant des projets sur le long terme. Nos premières actions étaient surtout axées sur la prise en charge des patelins. On allait avec des caravanes médicales, on distribuait des vêtements, des médicaments, des denrées alimentaires, des chaises roulantes au profit des personnes à mobilité réduite… Nous organisons aussi des actions à thème, pour le mois de ramadan, en distribuant des denrées alimentaires, ainsi que pour Aïd Al Fitr. Lors de Aïd Al Adha, nous essayons de collecter des dons pour aider les familles démunies et surtout les femmes veuves prenant en charge leurs enfants, sans oublier la rentrée scolaire, nous lançons des appels pour aider les enfants des petits patelins dans le besoin en récoltant des dons ou des fournitures scolaires. D’ailleurs, nous sommes actuellement en pleine « récolte » de cartables et de fournitures scolaires.

Par quels moyens mettez-vous en œuvre ces actions ?

A travers les réseaux sociaux.  Je lance des appels en filmant des vidéos où j’explique la situation en question.
Nous organisons aussi des événements et des campagnes pour la collecte de dons en partenariat avec plusieurs artistes marocains. Ce qui nous aide beaucoup.

Recevez-vous de l’aide de la part des autres associations ou des bénévoles ?

Il y a toujours des donateurs et des bénévoles qui sont prêts à aider. D’ailleurs, ils doivent être présents lors des actions pour s’assurer de leur bon déroulement et faire le suivi de leurs dons. Puis, comme je vous l’ai dit, même les artistes nous soutiennent, comme l’humoriste Eko, le chanteur Saad Lamjarred, mon mari le chanteur H-name ou encore la grande actrice et ma chère amie Soumaya Akaaboune qui a récemment accompagné notre action #Feker Felgheir, en transmettant un message en anglais, ce qui nous permet d’œuvrer à l’échelle internationale.

En effet, en plus de vos actions humanitaires, vous aviez sorti un single dédié à l’association, et spécialement à l’action « Feker Fel Gheir ». Parlez-nous un peu plus de ce projet.

C’est une action qui me touche et qui m’a vraiment marquée. Le but du projet « Feker Fel Gheir » est de faire passer un message clair afin de lutter contre le racisme envers les réfugiés syriens et sub-sahariens au Maroc. Nous avions toujours voulu aider les Marocains, ce qui est notre priorité certes, mais il y a aussi d’autres personnes qui ont besoin d’aide, dont les réfugiés qui se trouvent dans notre royaume où dans d’autres pays. Donc, nous devions changer cela, et donner de l’importance à ces réfugiés, car quelle que soit la nationalité, la religion, la couleur de la peau ou l’origine, nous devons être solidaires avec l’être humain. Nous devons être humains. Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve, si un jour nous mêmes devenions des réfugiés, nous n’accepterions en aucun cas d’être abandonnés ou maltraités par les habitants du pays d’accueil.

Et comment aviez-vous eu l’idée de sortir ce single?

Je voulais lancer cette chanson depuis longtemps et elle devait accompagner l’action de Feker Felgheir. Je l’ai écrite et composée moi même, pour transmettre mon message. Et afin d’oeuvrer à l’échelle internationale, il y avait trois langues, la darija, le français et l’anglais. J’avais aussi les témoignages des réfugiés syriens et sub-sahariens afin de sensibiliser les gens.

Comment voyez-vous la réactivité des gens après avoir lancé ce projet ainsi que vos précédentes actions ?

J’ai eu un très bon retour. Nous avions pu toucher les gens, et désormais l’association est connue à l’échelle internationale. Je devais être crédible et transparente à travers mes appels, loin de l’Internet personnel. Les Marocains ont depuis toujours été généreux et ont surtout compris mon message.

Quels sont vos souhaits pour le futur ? Comment envisagez-vous la suite de Yed El khire ?

Je souhaite signer des partenariats à l’échelle internationale afin de réaliser d’autres projets. Mais sinon, nous avons un très grand défi à relever. Yed El Kheir doit tout d’abord changer l’image négative collée au travail, car malheureusement il souffre d’un manque de crédibilité dans notre pays.

Quels sont vos projets ?

Nous voulons participer à l’amélioration de l’enseignement marocain. Puis, vu mes actions au profit des orphelins, je voudrais créer un orphelinat afin de préparer l’enfant à être un adulte indépendant. Ça sera un nouveau modèle de prise en charge de l’orphelin et ça me tient à cœur. Ça sera un centre qui accueille les enfants, qui les accompagne durant leur cursus scolaire et les prépare pour un métier. Les donateurs et les bénévoles sont toujours prêts à participer et à aider.
Nous voyons de plus en plus de jeunes âgés de 18 ans jetés dans les rues, livrés à eux-mêmes, ce qui les pousse à être des délinquants. Cet orphelinat soutiendra alors l’enfant comme un parent qui ne lâche pas son enfant sans l’accompagner vers son indépendance.

Propos recueillis par Zineb Alaoui

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