La réouverture des écoles coraniques d’El Maghraoui, une affaire politique, vraiment?
La campagne électorale à Marrakech semble bien différente de ce qui est en cours dans les autres villes du Maroc…
Il y a le tempérament marrakchi qui s’illustre par l’anecdote, la dérision et la nonchalance narquoise parfois. Mais, il y a aussi les rumeurs et les coups bas qui font rage et qui saupoudrent des doses de sel sur les plats électoraux. C’est le cas de cette affaire de réouverture des écoles coraniques de l’association d’Al Maghraoui « Prédication pour le Coran et la Sunna », qui avaient été interdites en 2013 par le ministère des Habous et des affaires islamiques, après que le cheikh ait ignoré l’injonction des responsables d’inscrire ses cercles dans le registre des écoles antiques pour l’enseignement originel.
D’aucuns ont cru voir dans cette réouverture à la veille de la campagne pour les législatives, un deal entre le cheikh El Maghraoui et les autorités pour que celui-ci soutienne le parti de l’authenticité et de la modernité (PAM). D’ailleurs, la présence d’un certain nombre de Salafistes au meeting d’Ilyas El Omari à Marrakech, constitue, pour eux, une preuve irréfutable. Ceci, d’autant plus qu’ils s’appuient sur la thèse qui dit que le Cheikh El Maghraoui, très déçu du lâchage du PJD, a décidé de miser sur le tracteur pour arriver à bon port.
Mais, ce qui interpelle dans ces interprétations, c’est le poids surdimensionné que des « observateurs » veulent donner à ce prédicateur salafiste, dont les positions s’opposent au courant des frères musulmans représenté par le PJD.
A en croire ces analyses, aucun parti n’a de chance d’obtenir un siège parlementaire sans le soutien d’El Maghraoui. Alors, s’il est tellement puissant et que ses soutiens se comptent par milliers, pourquoi ne s’est-il pas présenté comme candidat, comme l’ont fait plusieurs autres Salafistes dont Abou Hafs et Chadili, notamment ?
Contacté par nos soins, un responsable du ministère de tutelle a bien voulu donner des explications à cette réouverture. Pour lui, le Cheikh El Maghraoui a déposé une demande de conformité comme l’avait exigée le ministère et après vérification, ces écoles coraniques ont obtenu l’agrément nécessaire en tant qu’école antiques. Leur réouverture à la veille des élections n’est que pure coïncidence, puisqu’il était nécessaire de procéder aux inscriptions en ce début de rentrée scolaire.
De là à conclure que l’affaire est purement politique, il y a un pas que Lesiteinfo ne franchira pas.
T.J.