Coronavirus: le Maroc est-il prêt à faire face au « scénario du pire » ?
Nos confrères des Inspirations Éco ont posé trois questions à Mohamed El Youbi, directeur de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé, sur la situation au Maroc après la propagation du coronavirus à l’échelle internationale.
Avec la propagation de l’épidémie dans des pays voisins, quels sont les risques du coronavirus sur le Maroc ?
La situation épidémiologique, relative à ce nouveau coronavirus, est marquée à l’échelle internationale par de plus en plus de cas de pays où le virus commence à circuler. Nous savons tous maintenant que le virus se transmet d’homme à homme, c’est-à-dire qu’il y a une transmission interhumaine, soit à travers des gouttelettes microscopiques qui se propagent dans l’air lorsque la personne malade tousse ou éternue, soit lorsque la personne contaminée salue d’autres personnes par la main. Le virus peut aussi se propager lorsqu’on est en contact intime avec la personne malade ou encore lorsqu’on reste pendant longtemps à proximité (moins de 1 mètre) de la personne malade, surtout quand l’ambiance n’est pas aérée. Ceci dit, le virus ne peut pas se propager dans l’air en traversant les pays.
Alors que le coronavirus ne cesse de se propager dans le monde entier, est-ce que le niveau d’alerte au Maroc n’a pas été rehaussé ?
Le niveau d’alerte au Maroc n’a pas été rehaussé. Nous considérons toujours que le risque qu’il y ait des cas importés sur notre territoire n’est pas faible, mais au contraire, il est élevé. Donc, on peut à n’importe quel moment avoir un cas consterné sur notre territoire. Mais le risque que le virus commence à se propager en communauté et qu’on ait un scénario similaire à celui de l’Italie, de la Corée ou à celui de la Chine reste faible et donc on n’a pas jugé nécessaire de rehausser le niveau d’alerte au Maroc.
Est-ce que le Maroc est prêt à faire face au «scénario du pire» ?
Déjà notre plan, qui est en vigueur, préconise un certain nombre de mesures à mettre en place, aussi bien pour la phase de préparation que pour la phase de début où on est actuellement, puisqu’on est en train de guetter un premier cas importé, et aussi pour l’ultime phase où il y aurait une épidémie, chose qu’on n’espère pas. Mais en tout cas notre plan prévoit le pire scénario avec des chaînes de transmission de personne à personne.
Jalal Baazi