Qui ne connait pas le lion d’Ifrane ?
EDITO. Qui ne connait pas le lion d’Ifrane ? Une statue très ancienne devant laquelle (presque) tous les Marocains ont pris la pause pour une photo souvenir. C’est pourtant loin d’être un monument extraordinaire, mais il porte une charge symbolique importante. A tel point que ce lion est surveillé de très près par les autorités qui ne laissent personne s’en approcher de près. Il faut dire que si le Maroc cherche toujours à attirer les touristes avec ses plages, ses hôtels de luxe et ses paysages de rêves, la ville d’Ifrane est un lieu qui pourrait jouer un rôle intéressant.
En hiver, on ne pense plus aux plages et au soleil… même s’il est toujours là! On pense d’abord à des endroits calmes et dépaysants. Ifrane, qu’on appelle aussi « la petite Suisse » est de plus en plus prisée par les Marocains qui souhaitent « casser » leur routine quotidienne. Elle possède le charme, le climat et la proximité qui peut également attirer des touristes du monde entier. Mais au niveau des infrastructures hôtelières, mis à part le magnifique « Michlifen », un hôtel de luxe qui n’est pas à portée de toutes les bourses, la ville n’offre pas suffisamment de choix. C’est d’ailleurs pour cela que trente-cinq nouveaux établissements d’un investissement global s’élevant à 385,5 millions de dirhams, sont en cours de réalisation au niveau de la province. On parle de « projets touristiques d’une capacité d’accueil de plus de 2000 lits ».
Les dernières données indiquent que le nombre d’établissements hôteliers classés s’est établi en 2019 à 62 avec une capacité litière de plus de 3000 lits à Ifrane. Il n’y a « que » treize » hôtels actuellement dans la région, sans parler des maisons d’hôte, auberges, gites…etc. Et tous ceux qui connaissent la ville gardent en mémoire les fameux « porteurs de clés » qui proposent aux voyageurs un logement pour une durée déterminée. Comme le lion d’Ifrane, ces hommes qui proposent des clés d’appartement donnent un « cachet » à cette petite ville. Ceux qui ont en main les clés du secteur touristique devront faire attention à ne pas faire perdre ce charme à Ifrane, à ne pas mettre les ingrédients d’un tourisme de masse qui aurait finalement un effet négatif.
Hicham Bennani