Comment Hajar Raissouni a appris qu’elle a été graciée (PHOTO)
La journaliste Hajar Raissouni est revenue sur son passage en prison, se rappelant le jour où elle a été graciée par le roi Mohammed VI, quelques jours après avoir été condamnée à un an de prison ferme.
Sur son compte Facebook, la jeune femme fraîchement mariée a écrit : «Il était 17h30. J’étais en train de lire tandis que les prisonnières, fatiguées après la journée des visites, étaient silencieuses, en train de regarder une série sur 2M. Soudain, j’ai entendu l’une des femmes m’appeler de la cellule à côté. Je n’avais pas le moral pour répondre. En plus, je ne parle jamais aux prisonnières à travers les barreaux parce que c’était interdit. Elle m’a finalement annoncé que le roi m’avait graciée».
Et d’ajouter : «Je n’y ai pas cru. Elle m’a demandé de regarder Médi1 tv qui vient, selon elle, de l’annoncer. En mettant la chaîne, j’ai découvert que c’était une émission pour rendre hommage à Raissouni, une gynécologue-obstétricien. J’ai repris ma place, estimant qu’il s’agissait d’une erreur. Quelques minutes après, les prisonnières ont commencé à lancer des youyous et à me féliciter. Je ne comprenais rien. La chaîne a finalement annoncé que «la grâce royale a été accordé à Hajar Raissouni, à son fiancé et au staff médical». C’était un choc pour moi. Je comptais faire appel pour prouver mon innocence à l’opinion publique. J’avais perdu espoir en la justice».
Poursuivie pour “relations sexuelles hors mariage” et “avortement illégal”, la journaliste Hajar Raissouni avait été condamnée par le Tribunal de première instance de Rabat, à un an de prison ferme assorti d’une amende de 500 dirhams. Poursuivi dans le cadre de la même affaire, son fiancé de nationalité soudanaise avait écopé de la même peine.
Pour sa part, le médecin poursuivi pour avoir pratiqué l’avortement avait été condamné à deux ans de prison ferme avec interdiction d’exercer pendant 24 mois. Sa secrétaire a écopé, quant à elle, de huit mois de prison avec sursis. Par ailleurs, une peine d’un an d’emprisonnement avec sursis avait été prononcée à l’encontre de l’anesthésiste.
N.M.