Arrestation d’Omar Radi: la lettre émouvante de sa mère
Le journaliste Omar Radi est poursuivi en détention pour «outrage à magistrat». En avril dernier, il avait publié un tweet dénonçant la décision de la justice à l’encontre de détenus du Hirak. Son arrestation a d’ailleurs provoqué un tollé et plusieurs voix se sont levées pour exiger la libération immédiate du journaliste.
La mère d’Omar Radi, trois jours après son arrestation, lui a adressé une lettre émouvante qui a été largement diffusée sur la Toile. «Mon cher fils, je suis tellement fière de toi et en même temps triste. Car je sais que tu es un oiseau livre qui ne peut plus chanter librement. Triste, parce que tu dors dans ta cellule, seul, pour la troisième nuit. Ton sourire et ton esprit me manquent. Tu manques aussi à ton luth qui n’a plus vibré, à ta guitare qui attend silencieuse dans un coin le toucher de tes mains fines et douces», a écrit la mère d’Omar Radi.
Et d’ajouter : «Triste de ne plus t’entendre m’appeler «Mamati», comme tu le fais si affectueusement en tapant délicatement sur mon épaule, avant de me prendre dans tes bras pour me dire ton inquiétude : «Tu dois te reposer, ne travaille pas beaucoup»… Mon cher fils, tu me manques tellement. Fière de savoir que je ne suis pas la seule qui t’aime : nombreux sont ceux qui te respectent et t’admirent. Fière de voir tant de solidarité et de soutien de la part de tes amis, de tes proches et de tous ceux qui ont entendu parler de toi et de tes travaux».
La mère d’Omar Radi a également confié avoir ressenti, après l’arrestation du journaliste, la souffrance des mères des détenus. «Mon téléphone ne cesse de sonner. Je reçois des messages de tous ceux qui ont été touchés par ton incarcération. En écrivant ces mots, je pense à la souffrance et à l’amertume que ressentent toutes les mères de détenus. L’amertume, et cette boule dans la gorge, qui serre la poitrine et empêche de respirer. Les mères sont tout aussi emprisonnées que leurs enfants détenus, voire plus, en l’absence de communication et de nouvelles rassurantes. Mon souhait est voir mon fils revenir libre. Ma vie n’est rien sans Omar», a-t-elle déploré.
N.M.