Maroc

À Casablanca, la « guerre des trottoirs » est (vraiment) déclarée

Une énième (et sûrement pas la dernière!) campagne de lutte contre l’occupation illégale de l’espace public, à Casablanca, est menée tambour battant.

Cette fois-ci, elle concerne le quartier Anfa et est menée, depuis hier jeudi, par les autorités locales de ce quartier casablancais. Ainsi, de nombreux commerces, cafés et autres restaurants, ont été sommés de libérer l’espace public qu’ils occupent illégalement et outrageusement, aux dépens de la sécurité des passants.

Selon le site arabophone Hespress, plusieurs grues ont été mobilisées pour mener à bien cette opération, avec l’aide d’employés de l’entraide nationale et de nombreux « mokkadems » des arrondissements d’Anfa. Et ce, pour remettre les pendules à l’heure et obliger ces commerces à libérer l’espace public en respectant la loi.

Un restaurant turc connu et un autre spécialisé dans la gastronomie espagnole font partie des commerces menacés par les autorités de faire intervenir des grues s’ils persistent à ne pas démolir de leur propre chef leurs constructions non-autorisées par les lois en vigueur.

Par ailleurs, le responsable communication de la préfecture d’Anfa a déclaré à la même source que l’opération ne date pas d’hier: Mustapha Kouasmi a tenu à souligner que la lutte contre l’occupation de l’espace public avait été entamée il y a déjà un an. Elle avait, d’abord, concerné les marchands informels, ainsi que des zones et des ruelles illégalement occupées.

La présente campagne, elle, vise les grands commerces, cafés et restaurants, dont le nombre s’est considérablement accu ces derniers temps  et qui occupent de plus en plus l’espace public, a précisé le responsable communication de la  préfecture d’Anfa.

La mission des autorités locales est donc de rendre à César ce qui appartient à César. Ce qui signifie rendre aux citoyens l’espace public qui est le leur. Il ne s’agit donc plus que de débarrasser la voie publique d’un carrosse de marchand ambulant, gênant la circulation, mais de démolir des constructions bâties sur les trottoirs. Pratique illégale qui ne laisse aucun passage sécurisé aux passants, déplore Kouasmi.

D’autre part, les propriétaires des commerces incriminés avaient reçu, depuis déjà trois semaines, des avertissements aussi bien verbaux qu’écrits, de remédier à cette situation, sous peine de l’intervention musclée des autorités.

En revanche, certains commerçants s’insurgent contre cette campagne, arguant qu’ils sont en possession d’autorisations administratives officielles de la commune urbaine. Et Mohamed Abou Abdelfadl, vice président de l’Association nationale des cafés et restaurants, est allé même jusqu’à déclarer à la presse que lesdits commerces ont présenté des documents prouvant qu’ils sont en possession d’autorisations et qu’ils ne gênaient aucunement la circulation des piétons!

Le vice-président a également prétendu que les commerçants ont d’eux-mêmes démoli  tout ce qui considéré  comme occupation illégale de l’espace public. Et d’ajouter qu’ils ont été surpris par l’intervention des autorités et de l’utilisation de grues. Opération qui, selon lui, « va à l’encontre de l’approche participative vécue à la préfecture de Hay Hassani et où les commerçants ont été partie prenante de la libération de l’espace public ».

Dans tous les cas, à Rabat, les citoyens souhaiteraient bien que cette campagne de lutte contre l’occupation de l’espace public concerne également certains quartiers de la capitale. En particulier avenue Al Maghrib Al Arabi, à proximité de la station du tram, où tables, chaises et pots de fleurs de restos, servant des spécialités libanaises et syriennes, occupent bel et bien le trottoir, obligeant les passants à emprunter l’étroite route, à leurs risques et périls quotidiens!

Larbi Alaoui


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