Le Polisario perd un allié de poids
Le président bolivien démissionnaire, Evo Morales, a déclaré lundi soir qu’il quitte son pays pour le Mexique, qui lui a accordé l’asile politique, tout en précisant qu’il retournera « bientôt » en Bolivie.
Le départ de Morales a de quoi inquiéter les dirigeants du Polisario. En effet, la Bolivie est l’un des derniers pays qui reconnait la pseudo-rasd dans la région. Le profil du remplaçant de Morales sera un élément clé pour savoir si la Bolivie maintien ses positions sur le Sahara ou si elle affiche un nouveau positionnement. Le dossier Bolivien s’annonce donc très important et le Maroc à l’occasion de faire tomber un des derniers soutiens de la rasd en Amérique Latine.
« Je pars pour le Mexique. Cela me fait mal de quitter le pays pour des raisons politiques (…) Je reviendrai bientôt », a écrit Morales sur Twitter. Le Mexique avait annoncé lundi qu’il a décidé d’accorder l’asile politique à Morales, dont la démission, annoncée dimanche, a créé une vacance du pouvoir dans le pays sud-américain.
« Il y a quelques minutes, j’ai reçu un appel de l’ancien président Evo Morales, demandant verbalement et officiellement l’asile dans notre pays », avait déclaré le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcello Abrard, lors d’une conférence de presse.
Le gouvernement péruvien a pour sa part annoncé à ce sujet qu’il avait autorisé un avion militaire mexicain à destination de la Bolivie pour transporter au Mexique le président bolivien démissionnaire, Evo Morales, de survoler l’espace aérien et s’approvisionner en carburant au Pérou.
Dans un communiqué, le ministère des Relations éxterieures a indiqué que cette mesure, conforme aux engagements énoncés dans la Convention de Caracas de 1954 sur l’asile diplomatique, a été prise « suite à une demande du gouvernement mexicain ».
La Bolivie traverse une grave crise politique au lendemain des élections générales du 20 octobre, au cours desquelles Morales a annoncé sa victoire pour un quatrième mandat présidentiel, contestée par l’opposition et plusieurs ONGs.
Au pouvoir depuis 14 ans, Evo Morales (60 ans), premier président indigène de Bolivie, a annoncé dimanche à la télévision sa démission, après trois semaines de contestation populaire.
L’armée et la police avaient réclamé le départ de Morales, qui avait annoncé la tenue d’une nouvelle élection présidentielle, après la publication d’un rapport de l’Organisation des Etats Américains (OEA, basée à Washington) réclamant l’annulation du scrutin contesté du 20 octobre pour cause d’irrégularités.
MB