La lettre de Hamid El Mahdaoui à Taoufik Bouachrine
La Chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca a alourdi, vendredi soir, le jugement prononcé à l’encontre de Taoufik Bouachrine qui a écopé de 15 ans d’emprisonnement au lieu de 12 ans en premier ressort.
Après l’annonce du verdict, le journaliste Hamid El Mahdaoui, qui purge sa peine à la prison de Tiflet, a adressé une lettre au directeur de publication d’Akhbar Al Ayoum. Ces mots ont été publiés par la femme d’El Mahdaoui sur son compte Facebook.
«C’est la troisième fois que je pleure en prison depuis que j’ai été incarcéré, il y a plus de deux ans. J’ai été victime d’injustice et je n’ai pourtant pas versé de larmes malgré tout ce que j’ai subi. Mais j’ai pleuré une fois quand tu as été condamné à 12 ans de prison et une autre quand mon ami, l’avocat Mohamed Messaoudi, a été arrêté. Aujourd’hui, j’ai pleuré pour la troisième fois depuis mon incarcération après avoir appris que ta peine a été alourdie. Tes journalistes m’ont toujours soutenu. Je n’oublierai jamais ce jour quand tu es venu me chercher dans la cave du tribunal pour partager ton repas avec moi. Je n’oublierai jamais ton soutien lorsque tu avais dit : «El Mahdaoui est un grand homme et un excellent journaliste»», a écrit le directeur de publication d’Al Badil. Et d’ajouter : «J’exprime ma solidarité et ma compassion à ta femme, à tes enfants et à tous les journalistes d’Akhbar Al Yaoum et d’Al Yaoum24. Tes enfants sont les miens».
Rappelons que Bouachrine a été poursuivi pour traite d’êtres humains, par l’exploitation d’une situation de vulnérabilité ou de besoin et le recours à l’abus d’autorité, de fonction ou de pouvoir à des fins d’exploitation sexuelle, ou le recours à d’autres formes de contrainte, commis à l’encontre de deux personnes en réunion, attentat à la pudeur avec violence et viol et tentative de viol dont les peines sont prévues dans les articles 448-1, 448-2, 448-3, 485, 486 et 114 du code pénal.
L’accusé a été également jugé pour les délits de harcèlement sexuel, recrutement d’individus en vue de la prostitution dont une femme enceinte, l’usage de moyens qui permettent de photographier, de filmer ou d’enregistrer ces actes dont les peines sont prévues dans les articles 498,499 et 503-1 du même code, lesquels actes auraient été commis sur 8 victimes qui ont été filmées à l’aide de séquences vidéo, d’environ 50 films enregistrés sur CD et support numérique.
Hamid El Mahdaoui, de son côté, avait été condamné à 3 ans de prison ferme, assortis d’une amende de 30 000 DH. Il a été accusé pour “non-dénonciation d’un crime portant atteinte à la sûreté de l’Etat”.
N.M.