Maroc

Journée sans voiture à Rabat: quel impact ?

Par LeSiteinfo avec MAP

Un vacarme assourdissant, de l’air pollué, un embouteillage stressant, voici une image accablante de nos villes qui deviennent de plus en plus encombrées et tellement angoissantes. Face à ce constat, des initiatives écolo telles la journée sans voiture s’avèrent nécessaires pour la lutte contre la pollution de l’air et pour la reconquête de l’espace par les piétons.

Imaginez que vous pouvez vous réveillez un matin avec un cerveau plus reposé, sans entendre de bruit de circulation, vous sortez et respirez un air beaucoup moins pollué et, en plus, vous circulez en toute liberté sur les routes et les allés en plein centre ville. La température environnante diminuerait, la flore également reprendrait sa vraie fonction en offrant l’oxygène nécessaire pour tous. Bref, vous vous réjouirez d’un air frais et de rues vidées des véhicules.

La journée mondiale sans voiture, célébrée le 22 septembre, a pour objectif de favoriser la prise de conscience collective de la nécessité d’agir pour préserver l’environnement et constitue une occasion pour les piétons, les cyclistes, et les transports communs de s’approprier l’espace urbain. Il ne s’agit pas seulement de lutter contre la pollution atmosphérique ou contre le bruit mais aussi d’améliorer la qualité de vie en ville. Au Maroc, et à l’occasion de la journée mondiale sans voiture, l’association des jeunes du 21ème siècle organise la 3ème édition de la journée sans voiture, sous le thème « Rabat, sans ma voiture », le dimanche 22 septembre 2019. L’association invite les habitants de la capitale à se passer de leur voiture de 10h à 18h. Seuls les transports en commun et les bicyclettes peuvent être empruntés, une action visant la sensibilisation des citoyens aux effets de la pollution liés à la mobilité urbaine. Le président fondateur de cette association, Aziz El Fekkaki a indiqué dans un entretien à la MAP que cette journée intervient dans le cadre du projet « caravane écologique écoconduite », qui était labellisé par la COP22 en 2016.

Cette la journée sans voitures a été bien accueillie par les citoyens et a contribué au rayonnement de la ville de Rabat, capitale des lumières, ce grand chantier qui donne une place de choix à l’amélioration de la qualité de l’air et la création de plus d’espaces verts, a-t-il souligné.

Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution de l’air peut avoir divers effets à court et à long terme sur la santé. Environ 7 millions de personnes dans le monde perdent la vie chaque année à cause des maladies cardiovasculaires et respiratoires liées à la pollution de l’air.

L’OMS assure également que plus de 90% de la population mondiale respire un air ambiant pollué. Devant un tel état des lieux alarmant, on ne peut, nous les citoyens que se mobiliser et se retenir de prendre le volant une journée, qui est le minimum pour une affaire qui nous concerne tous.

Pour Zakaria, jeune membre du « Green Youth Movement », la journée sans voiture est une occasion pour la contribution des citoyens du monde à réduire le niveau de la pollution de l’air et pour la participation effective à la protection de l’environnement, dans le but d’atténuer « légèrement » la pollution de l’environnement par les gaz provenant de l’utilisation intensive des véhicules.

« Dans un tel jour qui ouvre la voie aux piétons, cyclistes et aux transports communs, les citoyens ne peuvent que se réjouir d’une ville calme et non encombrée », a-t-il dit, regrettant que ce genre d’initiatives ne sont pas assez récurrentes aux Maroc.

Dans ce sens, a relevé le jeune écologiste, le rôle des associations et des organisations de protection de l’environnement au Maroc demeure stratégique pour aborder ces sujets importants et encourager les citoyens à adhérer pleinement à ces initiatives, vue leur importance symbolique de sensibilisation et d’implication des citoyens dans la préservation de l’environnement ».

De son côté, Salima Belemkaddem, fondatrice et coordinatrice du mouvement Maroc 2050, a estimé qu’une journée est un premier pas pour commencer à mobiliser les gens, mais ça reste très insuffisant, d’où la nécessité de recourir à d’autres moyens, comme la replantation massive d’arbres, la restauration des valeurs humaines dans le tissu de la société et surtout la poursuite de la sensibilisation et de l’éducation des enfants.

S’abstenir de prendre sa voiture pendant une journée, c’est accepter d’enclencher le changement de son mode de vie, c’est une preuve d’amour et de solidarité avec les générations d’aujourd’hui et de demain, et c’est aussi une manière de se réconcilier avec les autres modes de déplacement comme la marche, le vélo et surtout le transport public, a-t-elle fait valoir.

Rappelons que les premières expériences de journées sans voiture ont vu le jour au moment de la crise du canal de Suez en 1956 qui avait contraint certains pays à prendre des mesures drastiques pour économiser du carburant. En Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse, ces mesures prenaient la forme de dimanches sans voiture entre novembre 1956 et janvier 1957.

S.L. (avec MAP)


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