Propos de Adil El Miloudi: Imad Kotbi réagit à la décision de la HACA
Suite à une auto-saisine de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) a décidé, lors de sa réunion du 17 septembre 2019, de suspendre la diffusion de l’émission Kotbi Tonight sur Chada TV pour une durée de trois semaines,Il a aussi ordonné à l’opérateur de diffuser et de donner lecture sur son antenne du communiqué relatif à la sanction, à l’heure habituelle de diffusion de ladite émission.
L’instance a considéré que les propos tenus par l’invité de l’émission, le chanteur Adil El Miloudi, notamment « celui qui ne tabasse pas sa femme n’est pas un homme » et « chacun peut faire ce qu’il veut de sa femme, la frapper, la tuer », constituent une apologie de la violence à l’égard de la femme, une incitation expresse à cette violence, présentée de manière positive comme un attribut de la virilité et une manifestation de l’affection, voire même un comportement recommandable pour la consolidation des liens conjugaux, souligne le communiqué.
Contacté par Le Site info, l’animateur de l’émission « Kotbi Tonight », Imad Kotbi,a indiqué avoir appris la décision de la HACA ce matin, précisant qu’il n’a pas encore lu le communiqué de l’instance. Il a également annoncé que la direction de Chada TV tiendra ce mercredi une réunion et publiera un communiqué au sujet de la décision de la HACA.
Rappelons que la décision du CSCA, qui sera également publiée au Bulletin officiel, est motivée par le relevé, dans l’émission du 3 juillet 2019 de l’émission « Kotbi Tonight », d’un ensemble de manquements aux dispositions légales et réglementaires applicables à la communication audiovisuelle, en particulier celles relatives à la lutte contre la violence à l’égard de la femme, à l’obligation de maîtrise d’antenne et à la responsabilité éditoriale de l’opérateur, indique un communiqué du CSCA parvenu mercredi à la MAP.
Le CSCA a par ailleurs relevé que, face au discours explicitement violent de l’invité, l’animateur de l’émission n’a pas réagi de manière ferme et résolue ; il a adopté, au contraire, un ton badin et plaisantin et laissé toute latitude à l’invité de répéter ses assertions appelant à la violence à l’égard des femmes. Ce qui représente un manquement à l’obligation de maîtrise d’antenne qui est l’un des principaux éléments constitutifs de la responsabilité éditoriale de l’opérateur.
S.L.