Un imam suspendu pour avoir soutenu une propagande électorale
Ahmed Taoufiq a mis en garde les imams contre toute utilisation des mosquées ou de leur statut pour soutenir publiquement tel ou tel parti ou au contraire appeler à en boycotter d’autres.
La directive du ministre des habous et des affaires islamiques concernant les élections, adressée à ses délégués régionaux, a été on ne peut plus claire. Elle prévient que quiconque parmi les imams s’implique dans une action de propagande électorale, fera l’objet de lourdes sanctions.
Mais, à Ouarzazate, un prédicateur a estimé être suffisamment malin pour ne pas faire de la propagande au sein de la mosquée. Il a préféré réagir favorablement à un message posté sur Facebook par un activiste extrémiste très connu, espérant échapper ainsi à la vigilance des habous.
Ce prédicateur, Mohamed Labdaoui, dont les prises de positions sont dangereuses a écrit : « Non aux laïcs et autres athées qui prônent la prière sans faire d’ablutions, propagent la prostitution, mettent en cause les préceptes sacrés, revendiquent l’égalité (de l’héritage ndlr), défendent les homosexuels et ceux qui ne jeûnent pas pendant le Ramadan… Nous sommes tous contre Lachgar, El Omary et Assid, ainsi que tous ces rejetons de chrétiens téléguidés de l’extérieur pour venir combattre les constantes de la oumma et torpiller la pureté et la vertu. »
Labdaoui a demandé ouvertement à ne pas voter en faveur du PAM et de l’USFP, sous prétexte que ces deux partis sont venus combattre l’islam et les musulmans.
Alors, l’imam Mohammed Tami n’a pas pu résister à la tentation et a répondu favorablement en appuyant avec enthousiasme ces appels. Malheureusement pour lui, plusieurs internautes et défenseurs des droits de l’homme de la région ont contacté la délégation régionale des habous et des affaires islamiques pour protester contre l’acte de l’imam, avant de déposer plainte contre les deux individus auprès du parquet pour incitation à la haine.
Mohammed Tami a été entendu par le délégué qui l’a suspendu immédiatement, en application de la directive ministérielle.
T.J.