Tanger: Fizazi demande l’expulsion d’une écrivaine tunisienne (PHOTO)
Une grande polémique idéologiste ne cesse d’enfler sur les réseaux sociaux. Au centre de cette controverse, la non moins polémique écrivaine tunisienne, Hela Ouardi, auteure d’un essai intitulé « Les derniers jours de Muhammad », publié en 2016.
Invitée, dans le cadre de la 15ème édition festival Twiza de Tanger (du 25 au 28 juillet courant), sous le thème « La transformation des valeurs à l’ère numérique », Hela Ouardi était parmi les intervenants à la table-ronde intitulée « La vérité et les mythes, défis des lumières »(?), vendredi dernier.
Et l’intervention de l’écrivaine tunisienne, que les médias hexagonaux présentent comme « une spécialiste de l’islam », mettant en doute l’existence du Prophète Sidna Mohamed, n’a pas manqué de faire grincer des dents. Et après la virulente réaction d’un journaliste de 2M, ayant traité la Tunisienne de « bâtarde », voilà que Mohamed Fizazi s’y met aussi en la qualifiant « d’apostat ». Le cheikh salafiste polémique (aussi!), via sa page officielle Facebook, écrit: « La Tunisienne impie, auteure de « Les califes maudits », sous-entendant les califes « Rashiduns », que la bénédiction de Dieu soit sur eux, met en doute l’existence de l’Envoyé de Dieu ».
Demandant l’expulsion de Hela Ouardi, Fizazi ajoute qu’il « ne nous sera pas permis de vivre si nous laissons, à ceux qui nient l’existence du Prophète, manger de nos mets, boire de nos eaux et se promener dans nos souks ». Et si l’on ne peut traîner cette Tunisienne « futile » (tafiha) en justice, la moindre des choses est de l’expulser sans espoir de retour, préconise-t-il.
De son côté, Driss El Ganbouri s’en prend à la politique culturelle du Festival Twiza et à ses organisateurs, les accusant d’être « au service d’agendas précis qui incitent à l’extrémisme culturel ». Le chercheur et spécialiste de l’islamisme clame haut et fort que ledit festival est financé par des deniers publics et qu’il doit être un espace de dialogue audacieux auquel doivent être conviés des penseurs de tendances diverses.
Cependant, tonne El Ganbouri, le festival invite à chaque édition des « professionnels du charlatanisme culturel, spécialistes des attaques à l’encontre des sacralités de mon pays ». Et en tant que penseur et intellectuel témoignant de son vif attachement à sa patrie, « j’ai le plein droit d’exprimer ma colère », assène-t-il.
M.D.