Agression homophobe de Beni Mellal: le point sur l’affaire
L’agression homophobe de Béni Mellal a fait couler beaucoup d’encre depuis le week-end dernier…
La presse arabophone parle aujourd’hui de 5 mois de prison ferme pour une des victimes de cette terrible agression. Nos confrères de Média24 affirment pour leur part que le 15 mars, une des deux victimes a en fait écopé de 4 mois de prison ferme, en plus de 500 dirhams d’amende. La personne a été jugée pour «actes sexuels contre-nature avec récidive et ivresse».
On apprend également que la deuxième victime sera présentée devant le procureur le 4 avril prochain. Les deux agresseurs ont pour leur part été condamnés à seulement 2 mois avec sursis, indique cette même source.
Notons que la constitution engage à « bannir et combattre toute discrimination à l’encontre de quiconque en raison du sexe, de la couleur, des croyances, de la culture, de l’origine sociale ou régionale, de la langue, du handicap ou de quelque circonstance personnelle que ce soit ».
Dans un autre article, Média 24 rappelle que les faits remontent au 9 mars dernier: « un groupe de jeunes a forcé la porte du domicile où se trouvaient deux personnes prétendument homosexuelles. Les images tournées pendant l’agression montrent un individu blessé à la tête et baignant dans son sang. Une deuxième victime a été entraînée nue, de force, dans la rue. Arrêtée peu de temps après les faits, la première victime a réussi à identifier deux de ses agresseurs ».
« Il est à rappeler que le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Justice et des libertés ont publié une déclaration conjointe «faisant état de poursuite pénale à l’encontre de tout un individu ou groupe qui se substitue à la justice et aux lois en agissant de leur gré pour sanctionner et ce conformément aux lois en vigueur », ont déclaré les principales associations pour les droits de l’homme présentes au Maroc dans un communiqué.
« Le traitement réservé à ce dossier par les autorités va à l’encontre des engagements du Maroc en termes de respect des droits humains tant sur le plan international que sur la base de la constitution de 2011 », note enfin le collectif d’associations.