Tourisme: les tendances de voyages des Marocains en 2019
Avec l’avènement de l’été, saison de détente et des vacances par excellence, les Marocains optent, de plus en plus, pour des séjours à l’étranger avec une prédilection pour les « multi destinations » afin d’explorer, en un seul voyage, plusieurs pays et villes.
Ce fort engouement se manifeste aussi bien chez les jeunes que les familles. Toutes choses égales par ailleurs et tendance oblige, les tour-opérateurs ne se sont pas attardés à le saisir en vol et à s’y adapter en concoctant des packs et offres de circuits à double, voire à triple destinations.
La majorité de ces voyagistes préfère cibler des destinations qui ne requièrent pas de visa pour le passeport marocain comme la Turquie, la Malaisie, la Corée du Sud et le Brésil ou d’autres pays où les procédures d’obtention de ce sésame sont fluides et faciles pour les Marocains à l’image de l’Égypte, Singapour, Thaïlande, Emirats Arabes Unis, Inde et Japon.
« Le tourisme à l’étranger a connu une croissance exponentielle durant ces dernières années au Maroc », fait savoir Kawtar L., responsable administrative et financière dans une agence de voyages basée à Casablanca.
Les habitudes et comportements des clients ne cessent de changer, d’une année à autre, avec une majorité s’orientant, aujourd’hui, vers des circuits à double et triple pays et un cocktail régional à l’instar de « Kuala Lumpur-Bangok-Singapour », « Kuala Lumpur-Bali », « Istanbul-Dubai » ou encore « Istanbul-Sharam El Sheikh », décline-t-elle.
« Sur cette nouvelle niche, la concurrence entre les agences de voyages est très rude. Bien que nous proposons généralement les mêmes packages et destinations, la différence au niveau des prix provient notamment du choix de la compagnie aérienne et d’un plus au niveau des services, dont les transferts Aéroport-Hôtel-Aéroport, le petit-déjeuner à l’hôtel et les excursions », a expliqué cette responsable.
La Turquie avec en particulier Istanbul, ville réputée pour sa richesse historique et culturelle, demeure l’une des destinations les plus prisées par les Marocains. Cependant, ceux ayant déjà visité cette métropole jonchée sur deux continents, ne serait ce qu’une seule fois et effectué le traditionnel circuit (Hippodrome, Mosquée Bleue, Palais Topkapi, Basilique Sainte-Sophie et Îles des Princesses), retournent dans ce pays pour sillonner d’autres villes.
Une tendance qui a, ainsi, obligé plusieurs agences de voyages à élargir leurs offres pour proposer de nouvelles formules englobant Antalya, Cappadoce, Eskisehir, Bodrum, Bursa et Konya.
« En 2018, j’avais visité Istanbul avec ses monuments et ses shopping en voyage organisé avec un tour-opérateur, vu que c’était mon premier séjour là-bas (…). Mais pour cet été, j’y retourne à titre personnel pour un autre circuit afin de découvrir Eskisehir et Bursa », a confié à la MAP Abdelilah B., un sexagénaire qui a choisi de mettre le voyage au premier plan de sa vie, à la retraite.
Le tourisme a énormément profité des nouvelles technologies et du développement d’Internet et les cités, parcs naturels, îles et autres destinations sont engagés dans cette frénétique concurrence à mettre en avant leurs potentialités et attirer des touristes du monde entier.
En effet, un petit tour sur les moteurs de recherche et les sites web de vidéos suffit pour, non seulement, se faire une idée complète et globale sur le pays mais également nourrir la passion et la détermination de tenter l’expérience des voyages à l’étranger et d’en faire un style de vie.
En revanche, la question du financement de ces séjours se pose avec une ampleur considérable en hautes saisons. Et c’est à ce moment-là que les organismes de crédit s’incrustent pour dévoiler des offres avec des taux alléchants.
Pour faire face aux contraintes financières, compte tenu de l’envolée des prix de billets d’avion et des hôtels en haute saison, Touhami M., trentenaire et père d’un enfant de 7 ans, fait le tour des organismes de crédit consommation pour dénicher la meilleure option, puisque n’ayant pas trop « le choix pour bourlinguer. L’année dernière, j’avais opté pour un crédit de 35.000 dirhams remboursé sur 12 mois pour financer mon voyage avec ma petite famille », a-t-il révélé.
Même des tour-opérateurs, après analyse des besoins du marché, proposent d’autres moyens de financement des voyages en penchant notamment pour le paiement échelonné sur plusieurs mois, ce qui encourage davantage les clients préférant ne pas recourir aux crédits conventionnels.
Cet engouement pour les voyages à l’étranger est conforté par les chiffres de l’Office des changes. Les dépenses voyages ont enregistré une hausse de 679 millions de dirhams à près de 5,9 milliards de dirhams au titre des quatre premiers mois de l’année en cours. En 2018, elles avaient atteint 18,86 MMDH, en augmentation de 8,8% par rapport à 2017
Hicham Louraoui