Rapport US: 80% des Marocains font régulièrement leurs prières
Par Larbi Alaoui
Le centre de recherche américain Pew research Center vient de publier un rapport sur les pratiques religieuses en général, et la fréquence des prières, en particulier. A signaler que cette étude ne concerne pas que les religions monothéistes, mais englobe tous les cultes dont la prière fait partie des dogmes.
Cette publication du centre américain de recherches, à l’occasion de la Journée nationale de la prière aux Etats-Unis (le 2 mai), place le Maroc au deuxième rang des pays du Maghreb et du Moyen-Orient, avec 80% de Marocains qui font régulièrement leur prières quotidiennes.
L’Algérie, avec 88%, est classée première sur le podium. La troisième place est occupée par la Jordanie (75%). Les Egyptiens sont 72%, les Tunisiens 67% et les Libanais 52% à pratiquer quotidiennement la prière, toujours selon la même source.
Sans préciser de quelle religion il s’agit, Pew Research Center donne également les chiffres concernant plusieurs pays occidentaux. Ainsi, ils sont 30% en Grèce à rester fidèles à la prière quotidienne, 23% en Espagne et 10% en France. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont ex aequo avec 9 %, rapporte l’étude.
Il serait fastidieux d’énumérer tous les pourcentages concernant les autres pays des quatre coins de la planète, cités par le centre américain de recherches, dont le pays de l’Oncle Sam qui célèbre la Journée nationale de la prière. Retenons surtout que cette étude a concerné 102 pays et que les musulmans ne sont pas les premiers de la liste des pratiquants à respecter la prière quotidienne. Avec 69%, ils arrivent loin derrière les 90% des Témoins de Jéhovah et les 80% des Mormons. Notons également qu’il ressort de la publication que les hommes, avec 41%, sont moins pratiquants que la gent féminine dont 76% accomplissent leurs devoirs religieux de prières quotidiennes.
Enfin, le rapport de Pew Search Center met aussi l’accent sur la corrélation de la fréquence des prières, toutes religions confondues, avec le Produit intérieur brut des 102 pays concernés par cette étude. Il s’avère que plus le niveau du PIB est élevé, plus le nombre des pratiquants de cet acte codifié qu’est la prière est en baisse. Ce qui veut dire que ce sont les pays les plus pauvres de la planète qui comptent le plus de croyants respectant quotidiennement les prières propres à leur culte religieux.
Tout cela est bien beau, sauf que le centre américain de recherches a omis de citer les techniques et méthodes ayant défini l’échantillonnage des populations ciblées sur lesquelles on s’est appuyé pour aboutir aux statistiques précitées. Constat qui fait douter de nombreux internautes et de nombreux observateurs ayant eu connaissance de ces chiffres sur leur fiabilité. Questionnaire? Sondage d’opinion? Enquêtes sur le terrain? Autres techniques et moyens statistiques? Le rapport n’en pipe mot et les sceptiques vont même jusqu’à dire que dans un pays où l’islam est religion d’Etat, rares sont les personnes interrogées qui diraient à visage découvert qu’ils sont musulmans non-pratiquants, voire athées. Et puis, Pew Research Center a-t-il vraiment ciblé les personnes qui prient régulièrement? Celles qui le font dans des mosquées, des églises, des synagogues, des temples et/ou ou celles qui prient chez elles?
D’autres part, il est notoire que dans les pays musulmans, le nombre des pratiquants de l’acte codifié de prier change selon certaines circonstances religieuses. Ainsi, l’on constate une affluence record les vendredis où les mosquées, malgré leur nombre impressionnant, par exemple au Maroc, s’avèrent si petites que la voie publique est investie par les fidèles, alors que nombreuses sont celles qui sont presque vides les autres jours que Dieu fait, surtout en ce concerne la prière du matin ( Al-Sobh). Quant à fréquentation des mosquées pendant le mois sacré de Ramadan, et particulièrement lors des prières dites « tarawih », elle bat des records absolus . Mais, comme par enchantement, pendant les autres onze mois de l’année, cette affluence se rétrécit comme peau de chagrin!
L.A.