Pont à haubans de Sidi Maârouf: les Casablancais en colère
Les Casablancais sont en colère. Alors que le ministre PJDiste de l’Equipement et du Transport, Abdelkader Amara, avait promis que le pont à haubans de Sidi Maârouf serait opérationnel fin 2018, celui-ci n’a toujours pas été mis en service.
Le pont de Sidi Maârouf, considéré comme un projet inédit en Afrique, devrait faciliter la circulation dans la métropole. Depuis plusieurs mois, les Bidaouis attendent avec impatience sa mise en service, mais en vain.
À ce propos, plusieurs citoyens indignés ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux pour demander l’ouverture imminente du pont. De plus, les habitants de la capitale économique exigent à ce que les responsables communiquent sur les raisons du retard et les nouveaux délais fixés pour l’ouverture du pont.
Les commentaires sur les réseaux sociaux affluent. « Ils ont peur que quelqu’un emprunte le pont. C’est dangereux. Il ne tient pas à ce qu’il parait », a écrit un internaute.
« Un communiqué à l’instant sur le journal d’Atlantic Radio nie l’existence de toute anomalie et annonce que le pont sera inauguré très prochainement. Sans pour autant dire quand… », a pour sa part écrit un autre facebookien.
Rappelons que ce projet, financé par le département de l’Equipement, la commune urbaine de Casablanca et la direction générale des collectivités locales, s’inscrit dans le cadre du plan de développement de Casablanca. Sa réalisation à pour but l’amélioration des conditions de mobilité urbaine des habitants de la ville par le réaménagement du carrefour de Sidi Maarouf en un échangeur urbain à trois niveaux composés d’un pont à haubans et de ses accès, de deux grands giratoires et leurs bretelles ainsi que de deux branches de trémies unidirectionnelles, avait expliqué le ministre. “Nous avons opté pour des gaines de protection des haubans en inox et non en plastique, ce qui en fait le 3e pont au monde qui opte pour cette technique après deux autres ponts aux Etats-Unis et en Belgique”, avait confié Mohamed El Bada, directeur du projet, à L’Economiste.
La conception globale de cet aménagement a pour finalité de résorber le niveau de congestion de la circulation induite par un trafic exceptionnel de 17 000 véhicules/h en heures de pointe, de garantir le bon fonctionnement du carrefour avec le passage du tramway, d’assurer une liaison fluide de l’axe Aéroport Mohammed V et les différents centres d’affaire de la zone, dont Technopark, Zénith et Casa Nearshore et d’améliorer le confort de la circulation des piétons, selon le ministre des Transports.
Ce pont à haubans est unique à plus d’un titre au vu de la conception mixte (acier/béton) de son tablier et de son pylône, l’inclinaison prononcée du pylône, l’emploi d’une gaine-enveloppe en inox protégeant les torons composant les haubans et d’un parement matricé pour les élévations des culées et pile.
Outre ces singularités, les autres caractéristiques techniques dimensionnelles de ce pont sont tout aussi appréciables. Ainsi, la longueur du tablier est de 224m et la hauteur du pylône frôle les 75 m de hauteur.
Le tonnage en charpente métallique dépasse les 1600 Tonnes tandis que le volume de béton avoisine les 11.000 m3. Le tablier du pont est soutenu par 27 haubans disposé en deux nappes latérales et une nappe centrale pour un poids total de 102 T pour l’ensemble des haubans.
A.K.A.