En ContinuMaroc

Ce qu’il faut retenir du discours royal 

Par LeSiteinfo avec MAP

Le roi Mohammed VI, a adressé, ce samedi, un discours à la Nation à l’occasion de la Fête du Trône. Voici les grandes lignes de ce discours.

« Je n’adhère à aucun parti »

« Beaucoup reste à faire, surtout en cette période où nous sommes au seuil d’une nouvelle étape qui s’amorcera avec les prochaines élections législatives.

Ayant la charge de veiller au respect de la Constitution, au bon fonctionnement des institutions et à la protection du choix démocratique, Je ne participe à aucune élection et n’adhère à aucun parti. Car moi, je suis le roi de tous les Marocains, candidats, électeurs et aussi ceux qui ne votent pas.

Je suis également le roi de toutes les formations politiques, sans discrimination ou exclusion. Comme je l’ai affirmé dans un précédent discours, le seul parti auquel je suis fier d’appartenir, c’est le Maroc.

Partant, la personne du roi jouit d’un statut particulier dans notre système politique. Tous les acteurs, candidats et partis confondus, doivent, donc, se garder de l’instrumentaliser dans quelque lutte électorale ou partisane que ce soit ».

Un appel à tous les électeurs

« Nous sommes face à un tournant décisif pour remettre les choses à leur place: En passant d’une étape où les partis se servaient des élections comme mécanisme d’accès à l’exercice du pouvoir, à une autre étape où le dernier mot revient au citoyen qui doit assumer ses responsabilités pour ce qui est de choisir les élus et de leur demander des comptes.

C’est le citoyen -et non les partis et les candidats- qui est l’élément le plus important de l’opération électorale. Il est la source du pouvoir qu’il leur délègue. Il a aussi le pouvoir de leur demander des comptes ou de les remplacer en fonction de leur prestation pendant la durée de leur mandat.

Lire aussi: Mohammed VI: « le seul parti auquel je suis fier d’appartenir, c’est le Maroc » (Discours royal) 

Aussi, Je lance un appel à tous les électeurs pour qu’ils écoutent leur conscience et gardent à l’esprit l’intérêt de la Nation et des citoyens au moment du vote, loin de toute autre considération, de quelque nature qu’elle soit.

J’invite aussi les partis politiques à présenter des candidats remplissant les conditions de compétence et d’intégrité, et animés par le sens des responsabilités et le souci de servir le citoyen ».

« Gouvernement et partis, électeurs et candidats, perdent la tête »

« En effet, les partis de la majorité sont tenus de défendre le bilan de leur action pendant la période de leur exercice du pouvoir. En revanche, les partis de l’opposition doivent formuler une critique constructive et proposer des alternatives raisonnables, dans le cadre d’une compétition responsable pour trouver des solutions concrètes aux préoccupations et aux problèmes réels des citoyens.

Pour sa part, l’Administration, qui supervise les élections, sous l’autorité du Chef du gouvernement, et la responsabilité du ministre de l’intérieur et du ministre de la justice et des libertés, est appelée à remplir le devoir qui lui incombe de garantir l’intégrité et la transparence du processus électoral.

Si certaines irrégularités devaient se produire, comme c’est le cas dans toutes les élections, elles devraient être traitées, conformément à la loi, par les autorités judiciaires compétentes.

Mais ce qui est étonnant, c’est de voir certains se livrer, dans leur quête des voix et de la sympathie des électeurs, à des pratiques qui sont contraires aux principes et à l’éthique de l’action politique, proférer des déclarations et utiliser des termes préjudiciables à la réputation du pays et attentatoires à l’inviolabilité et à la crédibilité des institutions.

Je saisis cette occasion pour attirer l’attention sur des agissements et des dépassements graves commis en période électorale. Il faut les combattre, et en sanctionner les auteurs.

En effet, dès que la date des élections approche, on assiste à une frénésie quasi-résurrectionnelle où règne le chacun pour soi, et où personne ne connaît plus personne.

Tous, gouvernement et partis, électeurs et candidats, perdent la tête et sombrent dans un chaos et dans des luttes qui n’ont rien à voir avec la liberté de choix incarnée par le vote.

Là, je dis à tout le monde, majorité et opposition : Assez de surenchère patriotique dans des règlements de compte personnels ou la quête d’intérêts partisans étriqués! »

Le Maroc avance

« En dépit des contraintes liées tantôt à la conjoncture internationale, tantôt à l’économie nationale, le Maroc, Dieu en soit loué, avance continuellement, sans pétrole ni gaz, mais bien grâce à la vigueur et au labeur de ses enfants.

La meilleure preuve en est le nombre croissant des sociétés internationales comme Renault, des firmes chinoises qui réalisent le projet stratégique de la zone industrielle à Tanger sur une superficie variant entre 1000 et 2000 hectares, et des compagnies russes et bien d’autres encore, qui ont décidé d’investir au Maroc et de débourser des millions pour financer leurs projets.

Ces sociétés ne peuvent risquer leur argent sans avoir la certitude de faire de bons placements. Mieux encore, elles connaissent et apprécient à leur juste valeur la sécurité et la stabilité dont jouit le Maroc, et les perspectives qu’il offre à leurs investissements.

En outre, de nombreuses firmes mondiales ont exprimé l’intérêt d’investir dans le projet « Noor-Ouarzazate », considéré comme la plus grande station d’énergie solaire au monde.

Il y a aussi de plus en plus d’étrangers qui choisissent le Maroc pour y résider et s’y installer, plus particulièrement des Français et des Espagnols, dont certains créent des sociétés privées.

Ces étrangers vivent en toute sécurité et en toute quiétude, sous la protection du Commandeur des Croyants et la responsabilité de l’Etat marocain. Les Marocains les accueillent et les traitent avec cordialité et beaucoup d’estime.

Avec la même volonté et la même détermination, Nous œuvrons à garantir la sécurité et la sûreté des Marocains, à préserver la stabilité du pays et à maintenir l’ordre public ».

« La sécurité du Maroc est un devoir national »

« Le maintien de la sécurité est une grande responsabilité qui s’étend au-delà du temps et de l’espace. C’est une charge suprême qui nous incombe à tous.

(…)

Je salue également l’efficacité qui caractérise l’action qu’ils mènent pour anticiper et mettre en échec les menées terroristes qui tentent désespérément d’effrayer les citoyens et de porter atteinte à la sécurité et à l’ordre public.

Nous avons conscience des conditions difficiles dans lesquelles travaillent les femmes et les hommes de la Sécurité, en raison de l’insuffisance des moyens à leur disposition. En effet, ils sont à pied d’œuvre de jour comme de nuit, vivent sous pression et s’exposent au danger dans l’exercice de leurs fonctions.

Aussi, nous invitons le gouvernement à assurer à l’Administration sécuritaire les ressources humaines et financières qui lui sont nécessaires pour remplir ses missions comme il se doit.

Il importe également de poursuivre la moralisation de l’Administration sécuritaire et de l’assainir de tout ce qui est de nature à écorner sa réputation et à ternir les efforts considérables que ses éléments déploient au service des citoyens.

La crédibilité des opérations sécuritaires requiert de la rigueur et de la fermeté envers les criminels et les apologistes de l’extrémisme et du terrorisme, et ce, dans le cadre du respect de la loi, des droits et des libertés, et sous le contrôle de la Justice.

Face à la multiplication des défis sécuritaires et des complots ourdis contre notre pays, j’appelle à la mobilisation et à la vigilance constantes.

Par ailleurs, J’insiste sur la nécessité d’assurer la coordination entre les Services de sécurité, internes et externes, avec les Forces Armées Royales dans toutes leurs composantes et avec les citoyens. Car chacun est responsable lorsqu’il s’agit des Causes de la Nation.

En effet, la sécurité du Maroc est un devoir national qui ne souffre aucune exception, pas plus qu’elle ne doit être l’enjeu de luttes byzantines ou l’objet de négligence ou de laxisme dans l’accomplissement du devoir qu’elle implique. Elle exige plutôt de l’émulation constructive dans la préservation de l’unité, de la sécurité et de la stabilité de la patrie.

Il n’y a, en effet, aucun mal à ce que l’Etat soit fort de ses hommes et de sa sécurité, et que les Marocains soient mobilisés pour défendre les causes de leur pays.

Sur le plan extérieur, la coopération et la coordination des Services sécuritaires de notre pays avec leurs homologues dans un certain nombre d’Etats frères et amis, ont contribué à déjouer de nombreux attentats terroristes et à épargner de grands drames humains à ces pays ».

Fiers de nos MRE

« Notre intérêt pour les questions qui préoccupent les citoyens à l’intérieur du Maroc, n’a d’égal que l’attention que Nous réservons aux affaires des membres de la Communauté résidant à l’étranger.

En effet, Nous apprécions à sa juste valeur leur contribution au développement de leur pays et à la défense de ses intérêts supérieurs.

Nous sommes fier aussi de leur attachement à leur patrie et du nombre croissant de ceux qui, chaque année, se font un devoir de rentrer retrouver les leurs, en dépit de la fatigue et des désagréments du voyage et des difficultés qu’ils rencontrent.

Nous leur renouvelons et réaffirmons, chaque fois et en toute occasion, nos remerciements et soulignons la nécessité de s’occuper comme il se doit des questions qui les touchent, que ce soit à l’intérieur de la patrie ou dans les pays de résidence. En cela, il n’y a pas d’exagération de notre part car, en réalité, ils le méritent amplement et bien plus.

Il nous a déjà été donné d’insister sur la nécessité d’améliorer les prestations qui leur sont fournies et de nous enquérir de certains modèles de services adoptés à cette fin.

Mais, en dépit des réformes et des dispositions qui ont déjà été prises, celles-ci demeurent insuffisantes. D’où la nécessité de faire preuve d’un plus grand sérieux et d’un engagement plus fort de la part des consuls et des fonctionnaires pour être au service de la communauté et de ses affaires ».

2016, année de fermeté pour la question du Sahara

« La politique extérieure de notre pays s’appuie sur la diplomatie de la parole et de l’acte, tant en ce qui concerne la défense de la marocanité du Sahara que pour ce qui est de la diversification des partenariats ou de l’implication dans les questions et les problématiques internationales d’actualité.

Si certains ont tenté de faire de 2016 « une année décisive », le Maroc a, pour sa part, réussi à en faire « l’année de fermeté » concernant la préservation de son intégrité territoriale. En effet, forts de notre foi en la justesse de notre Cause, nous avons fait face, avec la plus grande fermeté, aux déclarations fallacieuses et aux agissements irresponsables qui ont entaché la gestion du dossier du Sahara marocain. Nous avons également pris les mesures qui s’imposaient pour stopper ces dérapages périlleux.

Nous continuerons à défendre nos droits et nous prendrons les mesures nécessaires pour contrer tout dérapage à venir. Nous ne céderons à aucune pression ou tentative d’extorsion dans une affaire qui est sacrée pour tous les Marocains.

Néanmoins, le Maroc restera ouvert et constamment disposé au dialogue constructif pour parvenir à un règlement politique définitif de ce conflit artificiel.

A cet égard, je tiens à inviter à nouveau tous les citoyens à rester vigilants et mobilisés pour contrecarrer les manœuvres des adversaires du Maroc, rendus enragés et fous furieux par le développement et l’essor que connaît le Sahara marocain.

Toutes les conspirations, masquées et dévoilées, ne réussiront pas à entamer notre détermination à poursuivre la mise en œuvre du modèle de développement suivi dans nos provinces du sud ».

Le Maroc n’est la chasse gardée d’aucun pays

« La diplomatie de l’acte joint à la parole que poursuit notre pays n’aurait pas, à elle seule, donné les résultats escomptés, sans la crédibilité dont jouit le Maroc dans ses relations internationales.

Voilà pourquoi le pays a entrepris de diversifier ses partenaires (…)

Ceci reflète la place qu’occupe notre pays en tant que partenaire respecté et sollicité. Cette position, il la doit à son modèle politique et développemental et au rôle qui est le sien en tant qu’acteur majeur dans la consolidation de la sécurité et de la stabilité dans la région, et dans la défense des causes qui intéressent l’Afrique.

Comme Je l’ai dit précédemment, le Maroc n’est la chasse gardée d’aucun pays. Pour autant, cette ouverture ne signifie nullement un changement de cap. Elle ne se fera jamais au détriment de ses partenaires. En effet, le Maroc reste fidèle à ses engagements, attaché à ses alliés historiques ».

 

 

 

(avec MAP)

 


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