Située sur les hauteurs du quartier Anfa, la villa du Docteur B, que les casablancais ont rebaptisée la « Villa Camembert », nous a ouvert ses portes. Visite guidée.
Par Olivier Rachet
C’est l’attraction du moment ! Les visiteurs ont afflué pour visiter cette somptueuse villa qui en a intrigué plus d’un. Construite en 1963, par l’architecte Wolfgang Ewert, ce bâtiment hors du commun tire d’abord profit d’un emplacement unique, situé à l’angle du boulevard du Lido, face à la mer. Construite sur pilotis, la villa circulaire donne l’impression de tourner sur elle-même. C’est ce que beaucoup croient, très vite démentis par les explications en bonne et due forme apportées par les différents guides qui rendent la visite particulièrement instructive.
Une villa mystérieuse
On a ignoré pendant longtemps l’identité du propriétaire des lieux. Un certain « Docteur B » dont le nom semble tout droit sorti d’un épisode des Envahisseurs ou de James Bond. Il ne s’agit ni plus ni moins que du Docteur Benkirane, ancien consul honoraire du Japon, au Maroc. La villa appartient aujourd’hui à Moulay Ismaïl.
La modernité architecturale du bâtiment est littéralement époustouflante. Si le diable se cache dans les détails, les trésors du passé aussi. On s’amuse à rechercher la porte secrète qui mène à la cuisine, construite dans la pure tradition américaine des sixties. On pénètre intrigué dans un vaste salon circulaire qui joue avec les codes du salon traditionnel marocain. Il n’y a pas jusqu’aux couleurs flashy des salles de bain qui n’étonnent le visiteur.
Un évènement unique
Cette manifestation n’aurait pas eu lieu sans le soutien de l’agence de conseil en communication K-Events, à l’initiative du projet. La visite se double, en effet, d’une exposition « Ramadan’Art », permettant de découvrir des œuvres d’hier et d’aujourd’hui. Des toiles de Gharbaoui et de Chabïa côtoient des sérigraphies du pape du Pop Art, Andy Warhol. Une installation d’Amina Agueznay, dont la diversité des matériaux épouse à merveille la vue sur le jardin extérieur, côtoie les travaux de Saïd Afifi dont l’intérêt pour les architectures impossibles n’est plus à démentir. Amina Agueznay, qui a grandi en face de la fameuse villa, précise que son travail exposé est un détail d’une installation, montrée lors du moussem d’Assilah.
O.R.