La Légion d’honneur pour l’inventeur marocain Rachid Yazami
« Je viens d’apprendre que je suis nommé au grade de chevalier de la Légion d’honneur de la République française. Un immense honneur et une joie indescriptible en ce jour de fête nationale », a écrit le chercheur marocain Rachid Yazami sur son compte Facebook.
Du haut de ses 62 ans, comme sa soixantaine de brevets, le chercheur n’en finit pas de surprendre le monde.
Rappelons que sa plus grande prouesse technologique est une puce intelligente pouvant permettre de recharger les batteries lithium en moins 10 minutes, mais surtout de diminuer considérablement les risques liés à la surchauffe qui conduit parfois à des incendies, voire à des explosions.
Fruit de cinq années de recherche sur le contrôle des batteries au lithium, cette découverte a fait le tour du monde.
L’éminent scientifique marocain, qui dirige le programme Batteries à la Nanyang Technological University de Singapour, pense que la recherche scientifique a aussi pour objectif d’ »améliorer le quotidien des gens dans tous les domaines, en plus de la création du savoir ».
Le Professeur avait déjà joué un rôle déterminant dans le développement des premières batteries lithium-ion dans les années 80, ce qui lui a valu le prestigieux prix Draper 2014 de la National Academy of Engineering.
Son invention suscite un intérêt considérable qui se justifie non seulement par son impact économique sur un marché des batteries au lithium-ion estimé à 22 milliards de dollars à l’horizon 2020, mais aussi par les réponses pertinentes qui peuvent être apportées à travers cette percée en termes de sécurité.
« Je suis Marocain, certes, et j’en tire une fierté, mais quand j’exerce mon métier de chercheur, je ne pense pas à ma nationalité, mais plutôt à servir l’humanité », confie-t-il.
Rachid Yazami a effectué ses études secondaires aux Lycées Moulay Rachid et Moulay Driss à Fès. Il obtient le baccalauréat en sciences mathématiques en 1971. Après une année à l’université Mohammed V de Rabat, il rejoint la ville française de Rouen où il intègre les classes préparatoires aux grandes écoles, avant d’être admis en 1978 à l’Institut polytechnique de Grenoble (INP). Après l’obtention d’un diplôme de Grenoble INP (Phelma, ex-ENSEEG), Rachid Yazami effectue un doctorat, au laboratoire d’Adsorption et Réaction de Gas sur Solide (LARGS) associé au CNRS, sur les composés d’insertion du graphite, matériaux complexes utilisés dans les électrodes des batteries.
(avec MAP)