Maroc: nouveau scandale autour de terrains vendus à des prix dérisoires
Une atmosphère de suspicion règne au sein des fonctionnaires du Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD). Et ce, rapporte le quotidien Al Massae de ce lundi 28 mai, après avoir été mis au courant d’une liste de responsables, de cadres et de fonctionnaires ayant bénéficié, pour une bouchée de pain, de terrains appartenant au domaine public forestier.
L’ouverture d’une enquête sur le sujet a été demandée, surtout sachant que les bénéficiaires de la cession sont propriétaires de villas spacieuses, d’appartements luxueux, occupent de grands postes et perçoivent des rémunérations mensuelles des plus confortables, précise le journal.
Celui-ci ajoute qu’il existe deux associations d’oeuvres sociales du HCEFLCD, portant des appellations presque identiques, ce qui constitue une première inédite concernant tous les départements ministériels du Royaume. De même que les méthodes utilisées par chacune des deux suscitent plusieurs interrogations concernant, et ces cessions suspectes, et la légalité juridique des deux entités. Lesquelles interrogations sont devenues plus pressantes depuis que le ministère de l’Economie et des finances avait refusé de verser annuellement aux oeuvres sociales 3% des ressources déposées sur le compte spécial de la Caisse nationale forestière.
Des sources internes du HCEFLCD ont aussi révélé au quotidien la bizarrerie de cette dichotomie, l’existence de deux associations, pour un secteur dont l’effectif total ne dépasse pas les 5500 fonctionnaires, pointant par la même occasion les luttes intestines entre différentes parties et responsables gouvernementaux. Et la nature des projets que les oeuvres sociales comptent réaliser doit être l’objet d’une enquête sérieuse et urgente, selon les mêmes sources, afin que tout dysfonctionnement soit pointé et sanctionné.
Et parmi ces projets, certains concernent le foncier prévu dans plusieurs villes et auquel la Direction des domaines de l’Etat a approuvé la cession aux oeuvres sociales pour une bouchée de pain, avant qu’il ne soit octroyé à des responsables et à des cadres.
Entre autres projets ayant suscité indignation et polémique, l’on pointe particulièrement « le projet immobilier numéro 1 », à Kénitra, dont 9000 mètres carrés, sis au centre-ville de la capitale du Gharb, ont ainsi été cédés pour la modique somme de 700 DH le mètre carré! De surcroît, l’on se demande pour quelle raison la Direction régionale du nord-ouest refuse de faire connaître les noms des bénéficiaires, comme ceux inscrits sur la liste d’attente.
Larbi Alaoui