Maroc: un psychiatre explique les effets du changement d’heure sur la santé
Jaouad Mabrouki, psychiatre et psychanalyste, s’insurge contre le changement intempestif de l’heure légale au Maroc (ndlr: 4 fois chaque année!). Ne trouvant nul avantage à ces changements, le praticien déplore l’état où sont ses patients à cause de cette décision et décrit les symptômes auxquels ils sont confrontés. Et il cite, entre autres, des troubles de sommeil la nuit et une grande fatigue diurne.
Le Dr. Mabrouki,a affirmé au site Hespress que ses patients s’interrogent sur l’intérêt du changement et se plaignent qu’on leur « perturbe l’esprit ainsi ». Et le psychiatre d’ajouter en usant d’une expression si métaphorique: « Ce qui veut dire que le citoyen se sent comme une aiguille de montre dont le maître du temps se joue comme il l’entend ». Phénomène qui a comme corrélatif d’être la cause de troubles psychiques, dont la dépression nerveuse.
Les arguments de Jaoud Mabrouki, condamnant le changement de l’heure légale, continuent de plus belle et le présent article en résume quelques uns.
Pour le psychiatre, l’heure biologique est inscrite dans notre cerveau et dans nos glandes et se manifeste selon le lever et le coucher du soleil, ainsi que selon le degré de luminosité détecté par l’oeil. Le système du cerveau et des glandes a une relation étroite avec celui du jour et de la nuit. « C’est pour cette raison, précise-t-il, que nous parlons de temps biologique, sachant que le corps humain s’adapte, graduellement et naturellement, avec les changements saisonniers ». En revanche, quand nous ajoutons une heure ou reculons nos montres d’une heure, nous nous imposons un changement brusque, brutal risquant d’altérer notre santé, prévient-il.
Le pire, continue le Dr Jaouad Mabrouki, c’est que ces changements se font assez rapidement et ne laissent pas le temps au corps de s’acclimater.
L’individu se voit ainsi privé de son libre-arbitre et sent qu’il est devenu « esclave ou jouet d’une télé-commande temporelle. Ce qui agit négativement sur lui et sur son humeur ». Quant à l’adolescent, il sent que le monde des adultes (parents, responsables, école…) se moque de lui, surtout que son appréhension de la justice et de l’équité est fort à cet âge. D’où la naissance de conflit avec les siens et le sentiment que ce changement d’heure est vain puisque, pour lui, l’électricité économisée la nuit est consommée le lendemain au réveil, avant le lever du soleil…
Et le psychiatre de conclure que d’une façon générale, le changement répétitif de l’heure légale, trois fois en un court laps de temps, ne fait qu’engendrer des conséquences négatives, voire dangereuses. Mabrouki évoque, parmi ces perturbations, l’état de nervosité, le changement d’humeur, l’insomnie et le risque latent de dépression. Il préconise la remise en question de ce principe de changement d’heure.
Larbi Alaoui