La demande inattendue de Bouteflika au roi Mohammed VI
Pour les cruciverbistes et autres mots-fléchistes marocains, l’acronyme UMA répond à la définition « union gelée ». L’on aura compris qu’il s’agit de « l’Union du Maghreb arabe ». Gelée, oui. Et si jamais elle revit de ses cendres, telle le Sphinx, si son gel qui n’a que trop duré cède la place à un doux réchauffement, les concepteurs des grilles de jeux cérébraux devraient trouver une autre définition plus optimiste et plus maghrébine à l’acronyme « UMA ». Ce serait sûrement « Union réchauffée »! C’est en tout cas le rêve annoncé par les médias algériens du président Bouteflika.
Le message adressé au roi Mohammed VI par Abdelaziz Bouteflika, à l’occasion du 29ème anniversaire de la création de l’UMA, est en effet assez inattendu. Il a aussi adressé un message similaire à son homologue tunisien, Béji Caïd Essesbi, au président du Conseil présidentiel du gouvernement d’Union nationale de Libye, Faïz Mustapha al-Serradj et, enfin au président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz.
Bouteflika y affirme sa volonté de « redynamisation des institutions et structures de l’Union pour la défense des intérêts communs de ses pays. Il indique que « cet anniversaire historique est une occasion pour rappeler les relations de fraternité, de solidarité et de bon voisinage liant les peuples maghrébins, ainsi que les constantes civilisationnelles qu’ils ont en partage et leur communauté de destin ». Le président Bouteflika a ajouté que « c’est là une station qui appelle à évaluer le parcours de l’Union du Maghreb arabe et à développer et adapter son fonctionnement aux impératifs de la conjoncture de manière à consolider et à renforcer l’édifice maghrébin ».
En novembre dernier, dans un message adressé au Sommet Union africaine-Union européenne à Abidjan, le roi Mohammed VI avait pourtant dit tout haut ce qu’il pensait de l’UMA.
« Nos groupements régionaux auraient pu être plus efficaces face à cette situation. Et l’on peut à juste titre penser que, si l’UMA avait réellement existé, nous serions plus forts », avait dit le roi, avant d’ajouter « Or, hélas, l’UMA n’existe pas! ».
Larbi Alaoui