Pourquoi le Maroc opte pour un nouveau régime de change
Comme annoncé par le ministère de l’Economie et des finances, après avis de Bank Al-Maghrib, le Dirham marocain passera à une bande de fluctuation de ±2,5% à ±0,3% auparavant.
Avant toute chose, il faudrait préciser que chaque jour, Bank Al-Maghrib fixe un prix de référence pour le Dirham, qui se base sur un panier de devises composé de l’Euro et du Dollar américain à hauteur respectivement de 60% et 40%.
Pas de changement de ce côté, mais la nouveauté est dans le régime de change (limites dans lesquelles le taux de change peut fluctuer), qui sera plus flexible, grâce à une limite quotidienne maximale de 2,5% au-dessus, contre 0,3% avant. Ainsi, pour parler des chiffres, le Dirham sera autorisé à « se déplacer » ou à fluctuer sur cette bande, jusqu’à 5% par jour contre 0,6% auparavant.
Comme l’a déclaré Charles Robertson, économiste en chef chez Renaissance Capital, à Bloomberg Markets: « Les politiques du Maroc fonctionnent très bien. Ils ont une monnaie assez valorisée, une bonne position de compte courant, une croissance décente et une faible inflation ».
Mais alors pourquoi cette « mini-révolution »? Selon la plupart des observateurs, consultés par le site spécialisé Bloomberg, ce changement n’était pas « urgent ». Mais dans le contexte actuel, le Fond monétaire international(FMI) a jugé que « les conditions économiques du Maroc offrent une opportunité « unique » d’évoluer de manière ordonnée vers la flexibilité de la monnaie. »
Pour répondre à la question, de l’utilité de ce nouveau régime de change, Hasnain Malik, responsable des recherches actions d’Exotix Partners LLP, a fait savoir que le Maroc pourra «réagir plus efficacement aux chocs internationaux, étant donné son exposition externe significative via les exportations, les envois de fonds, le tourisme et les importations de pétrole».
C’est ce qu’avait affirmé le ministère de l’Economie et des finances dans son communiqué, pour lequel cette réforme du régime de change a pour objectif de renforcer la résilience de l’économie nationale aux chocs exogènes, de soutenir sa compétitivité et d’améliorer son niveau de croissance, afin de se diriger vers l’émergence de son économie.
Faiza Rhoul