Jerada: un nouveau drame évité de justesse
Un nouveau drame a été évité de justesse dans une mine à charbon abandonnée à Sidi Boubker, province de Jerada. Des sources concordantes du quotidien Akhir Saâ de ce vendredi 12 janvier rapportent que cinq personnes, occupées à extraire du charbon , ont échappé à une mort certaine, mardi dernier.
Ceci, après l’effondrement de la mine abandonnée et désaffectée, normalement interdite d’accès, à l’instar des autres mines depuis plus de deux décennies. Ayant pénétré dans la mine vers quatorze heures, ils ont été surpris par l’éboulement et ont dû rester au fond pendant presque quatre heures avant d’être secourus par leurs camarades qui travaillaient à l’air libre.
Si les cinq hommes s’en sont sortis indemnes, « les mines de la mort » de Jerada avaient auparavant fauché plusieurs vies de mineurs clandestins de cette région déshéritée de l’Oriental, a déclaré au journal Mohamed Bekkay, syndicaliste et ex-mineur. Ces « gueules noires » marocaines risquent quotidiennement leurs vies pour un maigre salaire, ne dépassant pas les 1500 DH mensuellement, et la plupart d’entre eux souffrent de la silicose, maladie pulmonaire provoquée par l’inhalation de particules de poussière de silice.
D’un autre côté, suite au drame de la mort récente des deux frères Houssine et Jadouane, les habitants de Jerada s’organisent afin de continuer à se mobiliser et menacent de ne revenir à leurs occupations quotidiennes habituelles que si leurs revendications socio-économiques sont entendues et concrétisées.
Le programme de ces protestataires comporte des manifestations sur les places de « la ville noire », l’extinction des lumières la nuit et l’utilisation des bougies, ainsi que le tapage sur casseroles et autres ustensiles de cuisine jusqu’à l’obtention de leurs droits citoyens légitimes, assurent-ils.
Larbi Alaoui