Après les critiques, France 24 parle de sa relation avec le Maroc (VIDEO)
Aziza Nait Sibaha, journaliste, présentatrice et rédactrice en chef de la chaîne d’information France 24, a accordé un entretien à Le Site info. Elle nous parle notamment de l’ambiance au sein de la chaine et revient sur la polémique où France 24 avait diffusé « par erreur » des images de manifestants du Venezuela pour illustrer un sujet consacré aux manifestations du Rif.
Qui est Aziza Nait Sibaha ?
Je suis journaliste à France 24 depuis son lancement en 2006, rédactrice en chef sur les antennes francophone et arabophone, présentatrice et responsable de deux émissions, une en langue arabe « Daif wa massira » et une en français « Demain à la Une, » spécialisée en politique internationale et j’ai un créneau d’intervieweuse via mes émissions.
Parlez nous des rédactions de France 24.
France 24 se décline aujourd’hui en quatre langues: l’espagnol délocalisé en Amérique latine. Et à Paris: le français, l’anglais et l’arabe. Les trois rédactions ont la même ligne éditoriale, mais le traitement diffère forcément un peu sur certaines régions du monde selon l’audience à laquelle nous nous adressons. Le Maroc fait partie des pays que nous couvrons mais, en arabe, la spécificité c’est « Saâ Almagharibia (L’heure maghrébine) consacrée au pays du Maghreb et où on entend un peu plus parler du Maroc, cinq jours par semaine. Sur France 24 en français, c’est pareil, nous avons un correspondant au Maroc qui, bien évidemment, tourne des reportages… Et la chaîne, dans toutes ses langues, traite, entre autres, du Maroc et du Maghreb de manière générale et du monde arabo-musulman dans les domaines politique, économique ou culturel.
Certains pensent que France 24 a tendance a critiquer le Maroc plus que les autres pays…
Il n’y a pas d’ envie de critiquer le Maroc plus qu’un autre pays. Le Maroc a effectivement ressenti ce sentiment. Par moment, on pourrait éventuellement comprendre ce qui s’est passé. Un gros incident technique a été le pompon dans cette affaire-là! Mais le dialogue est revenu avec le Maroc, les choses sont en train de se remettre en place. Nous avons expliqué ce qui s’était passé au-delà des communiqués, nous avons expliqué effectivement qu’il n’y a aucune envie de critiquer spécifiquement le Royaume. Nous faisons uniquement notre travail de journalistes. Les autorités peuvent ne pas apprécier le travail d’un journaliste lorsque ses reportages vont dans le sens de la critique d’un pays. Mais en tout cas, ce qui est sûr, c’est que nous essayons de faire notre travail avec beaucoup de professionnalisme. Des équipes sont là 24 heures, sous la direction de plusieurs personnes connues pour leurs compétences. Le directeur de France 24, je le rappelle, a lancé Medi1 Sat au Maroc et a vécu deux ans au Maroc, donc très sincèrement il n’a aucun problème avec ce pays et encore moins les autres journalistes. D’ailleurs, des journalistes marocains exercent des postes de responsabilité comme rédacteurs en chef de France 24. Je pense que s’il y avait une envie de France 24 d’être spécifiquement critique envers le Maroc, de présenter une vision négative, les Marocains de l’intérieur auraient été les premiers à critiquer cela.
Décrivez-nous l’ambiance au sein de la rédaction. Y a-a-t-il beaucoup de Marocains à France 24?
On travaille harmonieusement ensemble. Il n’y a sincèrement aucun souci. Je ne saurais même pas vous dire combien de Marocains travaillent à France 24, puisque je n’ai jamais eu cette approche consistant à savoir qui vient d’où. On le sait forcément pour certains, mais on est quand même très nombreux ! Si vous prenez juste la chaîne arabophone, je pense qu’on est plus de 150, voire 200 personnes. On ne se croise pas tous puisque les équipes se succèdent durant 24 heures, mais nous n’avons aucun problème. Nous faisons la fête après, ensemble ! La richesse de France 24 consiste justement à avoir un voisin algérien, palestinien, irakien… qui vous apporte des informations que vous ne connaissez pas forcément. Ce qui nous unit et fait que l’on se retrouve aujourd’hui à France 24, c’est le professionnalisme des gens. C’est surtout là-dessus qu’on est recruté et par sur nos passeports. Telle est la ligne avec laquelle on évolue au sein de France 24
Pour finir, parlez nous de ce que vous faites dans le domaine associatif.
Je suis présidente fondatrice de l’association « Comme chiens et chats » que j’ai créée en France pour intervenir au Maroc sur la question de la protection animale. Aujourd’hui d’ailleurs, je suis de passage à Casablanca pour participer à un dîner de gala de l’association avec sa filiale « Comme chiens et chats Maroc » afin de lever des fonds, de créer un centre de convalescence pour animaux errants et de continuer ce qu’on a commencé en 2014, à savoir de grandes campagnes de stérilisation et de vaccination contre la rage des animaux errants au Maroc pour combattre la problématique de cette maladie.
H.B.