Jettou pointe du doigt les dysfonctionnements dans les comptes du gouvernement Benkirane
Les juges de Driss Jettou, président de la Cour des comptes, ont passé au crible la manière avec laquelle le gouvernement a géré le budget de l’année dernière afin de s’assurer du respect des prérogatives contenues dans la Loi de Finances 2016.
Les juges ont relevé plusieurs dysfonctionnements, notamment la hausse dans les retards enregistrés dans les paiements et leur non inscription dans la rubrique des coûts, ce qui pèse sur le mode de calcul du déficit budgétaire.
Le rapport de la Cour des comptes, adressé au ministère de l’Economie et des finances pour répondre aux remarques et conclusions de l’institution de Jettou, souligne que le déficit budgétaire est plus élevé que celui présenté par le gouvernement. Ceci, en tenant compte du fait que le retard dans le paiement des dettes de l’Etat envers les entreprises constitue des coûts que le Budget doit supporter, appelant à la nécessité de l’inscrire parmi les éléments de calcul du déficit budgétaire.
Le quotidien Assabah indique que le retard du paiement de la TVA qui doit être versé aux entreprises s’élève à près de 10 milliards de dirhams, sachant que le montant global que doit le gouvernement dépasse les 30 milliards de dirhams, soit plus de 13% de l’ensemble des dépenses ordinaires du Budget au cours de l’année 2016.
Les juges de la Cour des comptes ont soulevé également des pratiques du gouvernement relatives à certains prêts à court terme, auxquels le gouvernement a recours, et qui ne sont pas inscrits dans la Loi de Finances lors de sa présentation devant l’institution législative et n’entrent pas, non plus, dans le calcul du déficit budgétaire.
Le quotidien affirme que depuis son entrée en fonction en 2012, le gouvernement Benkirane avait pris l’habitude de « jongler » avec les comptes budgétaires afin de présenter des indices macroéconomiques qui ne reflètent pas la réalité, en omettant certaines dépenses pour limiter le déficit budgétaire à des niveaux acceptables.
N.B.