Hirak: le Maroc réagit au rapport accablant de Human Rights Watch
Les autorités marocaines font part de leur « rejet » du rapport de l’organisation Human Rights Watch (HRW) sur les événements d’Al-Hoceima, publié le 5 septembre courant.
« La méthodologie utilisée manque de professionnalisme et d’indépendance nécessaire à l’élaboration des rapports par les organisations crédibles, particulièrement en matière de précision et d’enquête sur le terrain », indique la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme (DIDH), dans un communiqué relayé par la MAP.
La DIDH parle d’un contenu « généraliste » et « non-documenté » du rapport qui ne fournit pas de diagnostic réel de ces événements.
Selon la délégation, la tentative de faire le lien entre l’éloge exprimée dans le discours royal à l’égard de l’action des forces de sécurité, en matière de protection des personnes et de leurs biens dans le respect des droits et des libertés fondamentales, et le soit-disant dédouanement des forces de l’ordre de toute responsabilité dans « les troubles d’Al Hoceima », outre le mépris des rapports des médecins légistes qui ont examiné des détenus, confirme une nouvelle fois la désinvolture flagrante du rédacteur du document pour le travail des institutions constitutionnelles du Royaume.
« Si les normes internationales des droits de l’Homme et les meilleures pratiques en termes de gestion des manifestations confirment que les forces de maintien de la paix ont le droit de recourir à la force pour disperser les manifestations violentes et illégales, dans un cadre de légalité, de proportionnalité et de responsabilité, elles reconnaissent aussi que les manifestants n’ont pas le droit d’affronter les éléments des forces de sécurité ou de détruire la propriété publique et privée, voire de perturber l’ordre public et d’occuper le domaine public de manière illicite », poursuit la même source.
S’agissant de l’allégation selon laquelle certaines personnes arrêtées ont été victimes de violence et de tortures, la DIDH affirme que les procédures juridiques nécessaires ont été prises immédiatement pour tous ces cas et que tous les cas de violence présumée font l’objet d’examens médicaux (66 examens ) et des enquêtes ont été ouvertes concernant vingt-trois cas.
Les arrestations et les poursuites ont été engagées à la discrétion des procureurs et des juges d’instruction, comme stipulé par la loi, étant donné que le pouvoir judiciaire demeure le seul organe habilité à déterminer le statut criminel des détenus, poursuit le communiqué. Et de préciser que sur les 244 personnes inculpés, 185 d’entre elles sont en détention et 59 sont en état de liberté, tandis que les procédures lancées à l’égard de 20 autres personnes ont été abandonnées en l’absence de preuves les reliant à des actes criminels.
Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), qui est l’Institution nationale chargée de la protection et de la promotion des droits de l’Homme, a entamé son action dans la région, dès le début, en suivant de près tous les manifestations et rassemblements. De même qu’il a facilité plusieurs initiatives avec les autorités publiques, dont des visites hebdomadaires aux prisons d’Al Hoceima ou de Casablanca, et a joué un rôle d’observateur lors des procès qui ont été menés jusqu’ici, note la DIDH, ajoutant que le CNDH prépare actuellement un rapport sur le sujet.
S.L. (avec MAP)