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Colère à Anfaplace: les copropriétaires s’indignent

Des copropriétaires d’Anfaplace, se sentant abusés, se sont rassemblés en collectif pour signifier leur exaspération, dénoncer les pratiques du syndic en place et obtenir plus de transparence quant à l’utilisation des cotisations aux charges de copropriétés versées. Voici l’intégralité du communiqué parvenu à Le Site info.

Anfaplace, l’un des premiers sites multifonctionnels du Maroc avec un ensemble résidentiel de 260 appartements, des bureaux, un centre commercial, un hôtel, des appartements-hôtel et un club privé, soit un Établissement Recevant Public (ERP), est soumis à un cahier des charges des autorités locales, obligeant le promoteur à garantir la gestion de la copropriété, à l’échelle de tout le complexe, dans l’objectif d’établir une certaine pérennité dans la gestion du site.

Mais il semblerait que la pérennité se soit transformée en diktat. En effet, soulignent certains copropriétaires, le promoteur ANFA PLAGE SA s’étant autoproclamé syndic général à travers sa filiale Anfaplage Management SARL impose un syndic délégué, CBRE engageant toute la copropriété sur des contrats signés pour cinq ans et ce, avant même la première Assemblée générale du complexe.

En cause de l’indignation des copropriétaires, des prix en déphasage avec la réalité du marché. Le communiqué donne des exemples:
– Les agents de sécurité mensuellement facturés plus de 9000 DH l’un ;
– Le ramassage des poubelles à lui seul facturé à 70 millions  auquels s’ajoute une
prestation de compactage des déchets facturée 40 millions par an ;
– L’assurance du complexe, souscrite par le promoteur et refacturée à la copropriété
près de 100 millions par an. L’audit de la police révèle que les copropriétaires ont
couvert les risques du promoteur (perte d’exploitation notamment) et que leurs
cotisations aux charges de copropriété n’auraient jamais dû servir à payer cela ;
– CBRE coûte 300 millions par an à la copropriété pour une prestation de service jugée
très insuffisante.

Et d’ajouter qu’au total, le budget d’exploitation des parties communes d’Anfaplace est de 2,50 milliards par an, soit près de 10 milliards facturés par Anfaplage Management en quatre ans. Une somme mirobolante et injustifiée aux yeux des copropriétaires qui s’apprêtent à déposer une requête auprès du tribunal compétent afin d’obtenir une expertise de gestion révélant l’usage de leurs cotisations aux charges de copropriétés payées.

« Où et à quoi sert notre argent? », semblent-ils se demander. En effet, les copropriétaires paient entre 1000 et plus de 10.000 DH de syndic par mois. Ces frais sont en principe dédiés à l’entretien de la copropriété.

Pourtant, le site affiche un état de dégradation manifeste. Balises lumineuses cassées, fils électriques à nu à hauteur d’un enfant, extincteurs périmés, systèmes de sécurité des ascenseurs défectueux, fuites d’eau, portes d’immeubles sans poignées … Des signes qui sont la cause de ce ras-le-bol des copropriétaires face à CBRE qui leur rétorquerait que les fonds nécessaires à la remise à niveau des différents exemples cités ne peuvent être effectuée faute de moyens.

Anfaplace, opacité financière et zone de non-droit ?

Les copropriétaires soulignent que la gestion du duo INVERAVANTE (porteur du projet et ex-FADESA) et CBRE semblerait opaque. Ainsi, les comptes n’ont pu être remis aux copropriétaires à leur demande, en contravention avec la loi en matière de copropriété, empêchant également au premier conseil syndical d’assister et de contrôler la gestion du syndic.

Autre point souligné par les copropriétaires, le promoteur- syndic général avait un mandat provisoire qui devait durer deux ans. Il en est à sa cinquième année,  prétendant une tacite reconduction de son mandat, alors que la loi en matière de copropriété est claire et ne prévoit pas de tacite reconduction.
A l’occasion de l’Assemblée générale du 28 Juin 2017, les copropriétaires ont décidé à la
majorité de :
–  ne pas renouveler ledit mandat
–  mettre en place une gouvernance collégiale
– lancer une série d’expertises de gestion, construction, bâtie en vue de restructurer la gestion actuelle et d’améliorer la maintenance du site

En réponse, le promoteur a intenté deux actions en justice pour faire annuler cette Assemblée générale alors que c’est lui-même qui l’a convoquée, qu’il y a participé et voté. En plus, il a assigné en justice tous ceux qui ont voté contre lui. Les copropriétaires ont nommé des représentants pour les défendre afin de redresser une situation chaotique, qui seraient aujourd’hui les cibles de lettres menaçantes et de visites d’huissiers.

Que dénoncent les copropriétaires ?

A Anfaplace, ceux-ci ne peuvent pas accéder à certaines parties communes qui leur appartiennent. Ils déplorent avoir des interlocuteurs qui font obstacle à toutes leurs demandes d’amélioration de quel sujet que ce soit. Lorsqu’ils s’adressent aux prestataires, ceux-ci répondent que leur contrat les lie à Anfaplage Management. Lorsqu’ils s’adressent à CBRE, on leur répond que leur mandataire est Anfaplage Management. Quelques unes de ces doléances les poussent à se demander qui est cette société qui n’existe qu’au travers de cotisations de copropriétaires dont seul le promoteur a le contrôle.

Se pourrait-il que le promoteur syndic se soit substitué au Syndicat en signant tous les contrats de prestation de service de la copropriété à son nom? En ouvrant un compte bancaire différent de celui prévu par la loi ? Anfaplage Management SARL fait des cotisations des copropriétaires ses ventes et de leurs dépenses ses charges. Les copropriétaires paient même l’IS de Anfaplage Management SARL alors que le syndicat n’est pas producteur fiscal. Y-aurait- il une confusion entre la gestion d’une société privée avec celle d’une copropriété?

Le Dahir royal en matière de copropriété promulgué en octobre 2002 à travers la loi 18-00 et récemment modifié et complété par la loi 106-12 prévoit un cadre réglementaire clair et censé protéger les copropriétaires à travers une bonne gouvernance. Mais tout porte à croire que l’intérêt du promoteur n’est pas d’appliquer la loi et qu’il préfère maintenir la confusion qui régnait dans la gestion afin d’occulter les griefs qu’il a commis au préjudice des intérêts des copropriétaires.

Ces derniers ne réclament que le respect de la loi et la soumission du promoteur et du syndic qu’il contrôlait aux résolutions de l’Assemblée générale du 28 juin 2017 qui a mis fin à ses pouvoirs en désignant démocratiquement à une majorité écrasante un nouveau syndic.


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