L’histoire complète de l’intervention de Chaïmae, Caïd à Azrou
Elle avait fait sensation pendant trois jours (mercredi, jeudi et vendredi derniers) et s’était attirée la franche sympathie et la grande admiration de tous les Marocains et, particulièrement, celles des internautes! Elle, c’est Chaïmae, jeune agent d’autorité (grade de caïd), fraîche émoulue de l’Institut royal de l’administration territoriale (IRAT).
Et le quotidien Al Akhbar, dans son édition de ce lundi 14 août, consacre sa Une à la jeune et courageuse jeune femme de 27 printemps à peine, native de Settat. Ainsi, nous apprenons qu’en treillis, accompagnée d’éléments de la police, de la protection civile et des forces auxiliaires, Chaïmae est allée vaillamment « à l’abordage » pour libérer le domaine public. Celui-ci était illégalement occupé par les cafés, les commerces et les marchands informels.
L’opération, on s’en doute bien, ne s’est pas déroulée sans heurts avec les contrevenants dont l’un, propriétaire d’un café, a vivement protesté, se targuant d’on ne sait quels appuis de marque. En fin de compte, on a découvert qu’il n’avait même pas l’autorisation d’ouvrir son commerce qui, d’ailleurs, a été fermé!
Selon les sources d’Al Akhbar, le gouverneur de la province d’Ifrane, Abdelhamid El Mazid, avait auparavant convoqué dans son bureau toutes les parties prenantes de cette occupation intempestive du domaine public. Ceci, en prenant en considération les nombreuses plaintes des citoyens et les demandes pressantes d’associations locales de la société civile.Il faut ajouter à cela les correspondances préventives des autorités locales. Mais en vain!
Alors, Chaîmae est venue mettre de l’ordre dans le désordre ambiant. Et c’est dans des camions du Conseil municipal de la ville qu’ont été confisqués le matériel et les marchandises entravant la voie publique. Cette opération, unique en son genre depuis huit ans à Azrou, souligne le quotidien, a été largement appréciée et applaudie par la population qui espère que de telles initiatives se multiplient.
A noter que cette occupation du domaine public concerne toutes nos villes, leurs avenues et rues. Et rien que vendredi dernier, nous avons constaté, à Salé-médina, le même phénomène récurrent et nouveau, près de la poste jusqu’à la Bab Fès, porte appelée Bab Lakhliss par les Slaouis. Envahissant les trottoirs et même un bout de la chaussée, hommes, femmes et enfants proposent, par terre, figues, légumes et volailles.
A signaler avec tristesse, et en touchant du bois, qu’il y a quelques années de cela, un caïd avait perdu la vie près de Bab Sebta, toujours à Salé, lâchement poignardé par un poissonnier récalcitrant. Ce dramatique épisode avait ému et révolté toute la ville des Corsaires.
Larbi Alaoui