Ce qui risque d’arriver après le Discours royal (analyse)
« A tous ceux qui déçoivent les attentes du peuple, Je dis: Assez ! Ayez crainte de Dieu pour ce qui touche à votre patrie… Acquittez-vous pleinement des missions qui sont les vôtres, ou bien éclipsez-vous ! Car le Maroc compte des femmes et des hommes honnêtes et sincères envers leur pays ». Ces mots prononcés par le Roi Mohammed VI lors du dernier discours du Trône sont lourds de sens et ont fait réfléchir la classe politique sur les répercussions à venir.
Beaucoup ont compris ce discours, qui est l’un des plus sévères du règne de Mohammed VI, comme une prémisse à de grands changements au sein du gouvernement et de l’appareil de l’Etat.
L’analyste politique Omar Cherkaoui a déclaré que le « roi est fâché contre au moins 10 Walis qu’il a fortement critiqués à cause de leur échec dans la gestion des centres d’investissement régionaux ».
Il précise que le Roi « leur a signifié qu’il sont devenus une entrave à l’investissement plutôt que ses promoteurs ». Cherkaoui pense également que les partis politiques sont directement concernés par le dernier discours royal.
« Je ne comprends pas comment un responsable qui ne fait pas son devoir, peut sortir de chez lui, se mettre au volant de sa voiture, s’arrêter au feu rouge, et avoir l’impudence, l’effronterie de lever les yeux sur les passants, ses administrés, ceux qui (et il le sait) sont parfaitement informés de son manque de scrupules. N’ont-ils pas honte, ces responsables qui n’accomplissent pas leur devoir alors qu’ils ont prêté serment devant Dieu, la Patrie et le Roi ? Ne conviendrait-il pas de destituer tout responsable à chaque fois qu’on établit une négligence ou un manquement de sa part dans l’exercice de ses fonctions? », avait menacé le Souverain.
Bien avant le discours du Trône, Maghreb Intelligence, annonçait déjà, de sources bien informées, « de profondes réformes qui marqueront durablement l’avenir du pays en matière de politiques publiques ».
« C’est une véritable opération mains propres qui devrait être déclenchée après le discours du trône », confie un ancien ministre à Maghreb Intelligence.
« Le principal changement devrait porter sur la composition de la majorité et des partis qui la composent, et à l’éviction de plusieurs ministres dont la longévité au sein du gouvernement n’est justifiée ni électoralement ni techniquement. Des bouleversements qui pourraient également viser les médias publics », note enfin cette source.
Au sein du gouvernement, des noms de ministres dont les têtes pourraient tomber sont déjà évoqués.
Nawfel Abou El Farras