Hirak: Les autorités interdisent la marche prévue à Al-Hoceima
Un texte publié sur Facebook par Naima Kellaf, membre du Collectif de défense des détenus annonçait une marche pour le 20 juillet à Al-Hoceima, afin d’exiger la libération des détenus du Hirak et souligner la légitimité de leurs revendications. Une grève de la faim, qui a été démentie par la délégation des prisons, avait également été annoncée. L’appel a ensuite été suivi par plusieurs personnes sur les réseaux sociaux.
La manifestation a finalement été interdite par les autorités locales, indique un communiqué de la préfecture d’Al Hoceima relayé par la MAP.
La non autorisation de la manifestation du 20 juillet à Al Hoceima se base sur les prérogatives juridiques de l’autorité administrative locale claires à ce sujet, a précisé la même source, ajoutant que cette Autorité a pris toutes les mesures de nature à assurer la mise en oeuvre de cette décision de non autorisation de la manifestation et que le Parquet a été informé de toutes les circonstances et aspects de la question.
« Il a été constaté qu’un groupe d’acteurs a lancé plusieurs appels via les réseaux sociaux à l’ensemble des citoyens pour prendre part à une manifestation de protestation le 20 juillet 2017 à Al Hoceima », ont souligné les autorités locales, qui ont précisé que les services de la préfecture de la province d’Al Hoceima affirment que ces appels n’ont pas respecté les procédures légales en vigueur et que l’autorité administrative locale n’a reçu aucune déclaration à ce sujet comme stipulé par les dispositions du Dahir 1.58.377 du 15 novembre 1958 relatif aux rassemblements publics tel que modifié et complété, notamment dans son article 12.
Ces acteurs ou les soi-disant « coordinations » derrières cet appel ne disposent pas de la qualité légale qui leur permet d’organiser des manifestations sur la voie publique ce qui constitue une violation claire des dispositions de l’article 11 du Dahir relatif aux rassemblements publics, qui réserve ce droit exclusivement aux partis politiques, aux organisations syndicales, aux instances professionnelles et aux associations légalement déclarées, a précisé la même source.
« Après avoir procédé à une évaluation des circonstances entourant la manifestation prévue, il s’est avéré que l’organisation de cette manifestation est de nature à porter atteinte au droit de la population à un climat sécuritaire sain, surtout que cet appel coïncide avec la saison estivale », ont relevé les autorités locales, qui ont appelé les organisateurs présumés de la manifestation à se conformer à la décision de non autorisation et souligné la nécessité de respecter l’autorité de la loi, aussi bien par les autorités publiques que par les citoyens, individus et groupements, en tant que condition fondamentale enrichissant la pratique démocratique et consolidant le processus de l’édification de l’Etat de droit et des institutions.
S.L. (avec MAP)