La lettre de Nawal à sa sœur Sylia
Très touchée par une communication téléphonique avec sa sœur Salima Ziani qui est détenue à Oukacha, son ainée Nawal a posté une lettre sur son compte Facebook.
« Sylia, comment croire que tu es derrière les barreaux? Comment imaginer tes journées, tes nuits, là où tu es? Loin de ta petite famille comme de la grande, amis et militants du Hirak? », écrit Nawal.
« T’entendre au téléphone demander auprès des uns et des autres… Mon père malade ma mère, me prier de leur passer ton bonjour m’a plongé dans une tristesse insupportable ».
« Petite Sylia, je n’arrive pas à expliquer ce kidnapping injuste dont vous êtes victimes, les enfants du Rif et toi. Sauf, peut-être par la rage de l’Etat qui s’est accrue. Un Etat qui va vers le déclin, qui nous traite comme des sujets qui n’ont pas atteints le niveau de citoyens qui ont le droit de vivre avec dignité. Comme des sujets qui n’ont pas le droit d’interpeller le gouvernement à propos de ce qui est appelé la démocratie » », peut-on lire.
« Mon Dieu, comme j’avais peur pour toi, petite sœur, après que l’étau s’est resserré sur les protestataires! Puis, c’était le début des arrestations injustifiées. Du courage, Sylia en a à revendre car elle a refusé, comme je le lui avais conseillé, de se retirer à Tanger en attendant que la situation se calme. Sa réponse était claire: « Comment veux-tu que je me retire alors que j’ai prêté serment? Comment renoncer à mes compagnons de lutte, Nasser, Jelloul et les autres ?Je crois en cette cause et je la défendrai jusqu’à la mort », m’as-tu assuré » », écrit encore Nawal dans cette lettre.
H.A.