Al Hoceima: voici les recommandations du colloque d’Ilyas El Omari
Des débats sereins, sérieux et parfois houleux ont émaillé le colloque dédié à la situation d’Al Hoceima et organisé par la Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, dont Ilyas El Omari est président.
Plusieurs polémiques ont éclaté avant même la tenue de cette rencontre. Certains y ont vu une tentative du président de redorer son blason, comme les élus PJD de la région, d’autres parmi les activistes et certaines associations locales y ont vu la main du Makhzen et ont décidé de la boycotter.
Mais le colloque a bien eu lieu et a vu la participation de différents intervenants de tous les horizons: responsables gouvernementaux, militants associatifs, élus, activistes du mouvement de contestation et même des représentants de la diaspora rifaine.
Les échanges, les analyses et les réflexions ont tous versé dans la nécessité de dépasser la tension qui sévit dans la région. Dans ce sens, le communiqué final a pris en compte les avis de toutes les parties dans un souci d’équilibre.
Ainsi, les revendications ont été qualifiées de légitimes et pour y répondre il faudra que l’Etat adopte une nouvelle approche de développement tout en abandonnant la vision sécuritaire sans pour autant négliger la nécessité du maintien de l’ordre et de la protection des biens et des personnes.
Le colloque a appelé à la libération immédiate de tous les détenus et à la suspension des poursuites et des avis de recherches lancés contre certains activistes.
De manière plus globale, le colloque appelle à la levée de tous les dispositifs sécuritaires pour contribuer à l’apaisement et ouvrir la voie à la restauration de la confiance et à la mise en oeuvre des recommandations de l’instance de l’équité et de la réconciliation se rapportant à l’histoire du Rif.
La rencontre a recommandé de créer une commission de suivi des recommandations formée des représentants de la Région, qui doit jouer un rôle central dans ce processus, du ministère de l’intérieur, de la justice, du CNDH et de la société civile y compris les représentants du Hirak.
Un autre appel a été adressé au Conseil économique, social et gouvernemental pour qu’il donne son avis consultatif sur le modèle de développement à adopter pour cette région.
T.J.