Chantage au Roi: Le juge se prononcera bientôt sur la validité des enregistrements
C’est le 16 février prochain que le juge du tribunal de Reims se prononcera sur la recevabilité des enregistrements contestés dans l’affaire de Catherine Graciet et Eric Laurent, les deux journalistes français poursuivis pour chantage au Roi Mohammed VI, rapporte l’AFP ce jeudi.
Rappelons qu’ils sont accusés d’avoir voulu extorquer trois millions d’euros (30 millions de dh) au Roi en 2015, en échange de l’abandon de la publication d’un ouvrage soit disant compromettant.
Les deux journalistes avaient été arrêtés le 27 août 2015, en possession d’une somme de 80.000 euros, alors qu’ils sortaient d’un hôtel parisien où ils venaient de se réunir avec l’avocat Hicham Naciri, qui les avaient enregistrés à leur insu.
Jeudi 12 janvier, le procureur de la République a encore une fois défendu le principe de la validation des enregistrements malgré une décision de la Cour de cassation, les remettant en cause le 20 septembre dernier, précise l’AFP.
Il a notamment déclaré qu’il n’appartenait pas aux enquêteurs d’interdire au plaignant, ni même de le dissuader, de recourir à des enregistrements, dont l’illégalité était justifiée par l’état de nécessité. Et d’ajouter que « l’argument des journalistes sur la prétendue déloyauté de la preuve devait être écarté ».
Cependant, les avocats des deux journalistes ne sont pas du même avis et demandent l’annulation des enregistrements, parce qu’ils ont été effectués par l’avocat marocain, selon eux, alors même qu’une enquête était en cours.
Pour Jérémie Assous, avocat d’Eric Laurent, la police devait respecter un certain nombre de règles de procédure et si elle ne les respecte pas, la sanction est l’annulation, a-t-il indiqué à l’AFP.
Mais l’avocat du Roi, Eric Dupond-Moretti, a rétorqué que les policiers ont été observateurs et pas acteurs et qu’ils n’ont pas équipé Naciri d’un appareil d’enregistrement.
Eric Febvre (avec AFP)